L’ensemble de la scène politique tchèque a rendu hommage à Jiří
Dienstbier, décédé samedi à Prague à l’âge de 73 ans des suites
d’une longue maladie. L’ancien président Václav Havel a regretté la
disparition d’un ami qui l’a aidé lorsque les deux hommes, anciens
dissidents, étaient emprisonnés au tournant des années 1970 et 1980 sous
le régime communiste. « Il m’a souvent réconforté avec son éternelle
bonne humeur », a indiqué Václav Havel. L’actuel président de la
République, Václav Klaus, a lui caractérisé Jiří Dienstbier comme un
des personnages-clefs de la révolution en 1989. « Je le respectais
malgré la divergence de beaucoup de nos opinions. Sans lui notre scène
politique sera moins colorée. Il appartenait à la génération des
gentlemen », a également déclaré Václav Klaus. Le Premier ministre,
Petr Nečas, a lui aussi mis en avant les positions civiques de Jiří
Dienstbier sous le régime communiste. « Après 1989, en tant que ministre
des Affaires étrangères, il a fait partie des personnalités-clefs qui
ont façonné les relations internationales de la Tchécoslovaquie puis de
la République tchèque. Il a concouru à refaire de notre pays un Etat
démocratique évolué », a commenté le chef du gouvernement. Enfin,
l’actuel ministre des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, a
déclaré que, malgré des opinions politiques différentes, il garderait
de Jiří Dienstbier le souvenir d’un « type super et d’un ami ».
Ancien dissident, porte-parole de la Charte 77, francophone, Jiří
Dienstbier a notamment été le premier ministre des Affaires étrangères
de la Tchécoslovaquie après la chute du régime communiste en 1989. En
2005, il avait été décoré de la Légion d’honneur à l’ambassade de
France à Prague pour avoir consacré et sacrifié une partie de sa vie à
la lutte pour la liberté.