L’historien et politologue français aux origines tchèques, Jacques
Rupnik, s’est exprimé ce dimanche à la télévision tchèque sur le
futur de la démocratie en République tchèque.Depuis la création de la
République tchèque, le 1er janvier 1993, il y a eu onze gouvernements au
total, et le cabinet du Premier ministre démissionnaire Petr Nečas est
le
6e gouvernement qui chute avant la fin de la législature. Même si les
raisons de la chute des gouvernemts n’étaient pas toujours les mêmes,
Jacques Rupnik a souligné que la plupart des fins des cabinets étaient
provoqué par des scandales financiers. En relation avec le titre de son
livre « Une démocratie trop rapidement fatiguée » - « Příliš brzy
unavená demokracie » paru en 2009, il a tenu à préciser que ce n’est
pas seulement la fatigue qui est liée à la scène politique tchèque,
mais un épuisement général, dans la mesure où la sphère politique est
séparée de la sphère publique, créant ainsi une atmosphère de cynisme
généralisé. Toutefois, il a insisté sur le fait que quelque chose de
nouveau était en train de se passer, et ce dans la recherche de solution
dans des affaires interconnectées entre la sphère politique et le
business, vu que depuis les années 1990, la plupart des cas de corruption
en haute politique n’avaient pas été élucidés. Il a également
précisé que si la crise gouvernementale représente une incertitude, la
deuxième incertitude réside dans les institutions mêmes et leur
stabilisation entre la justice et la démocratie parlementaire ; des
institutions publiques qui sont en train de s’émanciper. La politique
doit revenir entre les mains des citoyens, qui doivent être confiant dans
les hommes politiques. Selon lui, le coup de filet, qui a eu lieu au
gouvernement, pourrait influencer le comportement des hommes politiques,
qui comprenderont désormais qu’il existe certaines limites morales à
ne
pas franchir.