Sur la base du verdict suisse, qui a vu la condamnation jeudi de cinq
Tchèques, anciens hauts dirigeants de la société minière de Most
(MUS),
à des peines de prison et à de lourdes amendes, le ministre des Finances
du gouvernement intérimaire Jan Fisher estime que la République tchèque
pourrait récupérer l'argent perdu lors de la privatisation frauduleuse
de
cette société dans les années 1990. Selon l'agence de presse ČTK, le
préjudice pour l'Etat tchèque s'élèverait à près de deux milliards
de
couronnes (environ 80 millions d'euros). Jan Fisher a annoncé que les
autorités tchèques feraient en tous les cas tout leur possible pour
obtenir le maximum de réparations. Il s'est également étonné du fait
que la justice suisse a traité l'affaire en deux ans alors que les
Tchèques ont été impuissants douze années durant.
Accusés de « blanchiment d’argent aggravé », d’« escroquerie »,
de « faux dans les titres », Jiří Diviš, Antonín Koláček, Marek
Čmejla, Petr Kraus et Oldřich Klimecký ont condamnés jeudi par le
Tribunal pénal fédéral de Bellinzone. L’affaire, qui remonte à
l’époque des privatisations sauvages des
années 1990, a été ouverte par la Suisse car une partie de l’argent
détourné de la privatisation de la Société minière de Most se
trouvait
sur des comptes en Suisse. Au total, la police helvétique a bloqué 600
millions de francs suisses (500 millions d’euros) sur des comptes
appartenant aux accusés.