Dans une lettre ouverte adressé au ministre en charge des droits de
l’homme, Jiři Dientsbier, et publiée ce vendredi, plusieurs
personnalités qui ont été des figures marquantes de la révolution en
1989 ont appelé le gouvernement tchèque à respecter ses engagements
vis-à-vis de l’Union européenne et à revoir sa position négative sur
la question de la répartition par quotas des réfugiés entre pays
membres. Les auteurs de la lettre, Michael Kocáb, Ivan Gabal, Fedor Gál,
Jan Urban et Jan Ruml, demandent au Premier ministre et à son cabinet de
participer à la répartition des réfugiés conformément aux accords
adoptés précédemment et de coopérer avec les autres Etats membres.
Selon eux, la position « négativiste » du gouvernement pourrait avoir
pour conséquence, entre autres, une désintégration de l’espace
Schengen. Ils appellent également le gouvernement à informer les
Tchèques en toute honnêteté sur le nombre de migrants illégaux et de
demandeurs d’asile qui ont transité ou séjourné en République
tchèque ces vingt dernières années sans menacer la bonne marche de
l’Etat, de façon à refouler les peurs de la population à l’égard
des réfugiés. Parmi les signataires de cette lettre figurent également
le théologien Tomáš Halík, le politologue Jiří Pehe, la sociologue
Jiřina Šiklová, le plasticien Bořek Šípek ou encore l’ancienne juge
à la Cour constitutionnelle Eliška Wagnerová.