A l’issue d’un débat très animé, la Chambre des députés a
renversé, ce mercredi, le veto qu’avait mis le président de la
République, Miloš Zeman, à la version renforcée de la loi qui doit
permettre de lutter plus efficacement contre les conflits d’intérêts.
129 des 185 députés présents ont de nouveau voté en faveur de son
adoption, comme l’avait déjà fait le Parlement à l’automne dernier.
Qualifié aussi d’« anti-Babiš », cet amendement doit permettre
notamment de limiter les activités des membres du gouvernement dans le
monde des affaires qui pourraient influencer l’exercice indépendant de
leur fonction publique. Le texte empêche également les ministres
d’être les propriétaires de médias. Vice-Premier ministre, ministre
des Finances et leader du mouvement ANO, le milliardaire Andrej Babiš en
est la principale cible. Parallèlement à ses fonctions publiques, Andrej
Babiš est également le président d’un important groupe agroalimentaire
et d’un groupe de médias. Le chef de l’Etat avait fait valoir son
droit de veto en argumentant que ce nouvel amendement constituait une
entrave à la liberté et aux droits fondamentaux de l’individu. En
réaction au vote de ce mercredi, Miloš Zeman a fait savoir qu’il
entendait porter l’affaire devant la Cour constitutionnelle.