A la veille de Noël, le Premier ministre tchèque Andrej Babiš a
rencontré à Prague l'ambassadeur chinois en poste en République
tchèque, Zhang Jianmin, à la demande de ce dernier, en lien avec
l'avertissement lancé par le Bureau national pour la sécurité
cybernétique et d'information (NÚKIB) à l'encontre des
sociétés chinoises des télécoms Huawei et ZTE. A la mi-décembre, cet
organisme relayait les accusations selon lesquelles les équipements de ces
entreprises pourraient permettre à Pékin de collecter du renseignement.
Il était recommandé aux institutions de l'Etat et aux firmes
sensibles d'éviter de les utiliser. Face à l'ambassadeur
chinois et selon les services de celui-ci, M. Babiš a fait savoir que la
position du NÚKIB n'était pas celle du gouvernement. Pour
l'agence de presse ČTK, la présidence de Huawei Europe a dit
apprécier l'approche du Premier ministre.
Plusieurs membres de l'opposition ont réagi en critiquant Andrej
Babiš pour cette rencontre. Pour le Pirate Mikuláš Peksa, le chef du
gouvernement, responsable de la sécurité cybernétique du pays, a agi de
manière irresponsable. "La République tchèque est entre les mains
de collaborateurs serviles de puissances non-démocrates", a pour sa
part déclaré Miroslav Kalousek, du parti conservateur TOP 09. Au mois de
janvier, l'ambassadeur chinois à Prague devrait recevoir le ministre
tchèque des Affaires étrangères, le social-démocrate Tomáš
Petříček.
Ce jeudi, Andrej Babiš a à son tour réagi en indiquant que la partie
chinoise avait procédé de manière inhabituelle dans cette affaire. Il a
fait savoir que l'ambassadeur chinois avait demandé "en
urgence" une rencontre. Le Premier ministre a également affirmé que
son gouvernement prenait au sérieux l'avertissement émis par le
NÚKIB.