La question du possible conflit d’intérêts d’Andrej Babiš, en lien
avec les soupçons d’obtention frauduleuse de subventions européennes
par la société Agrofert, est une priorité pour la Commission
européenne, a fait savoir mercredi le commissaire européen en charge du
budget, Gunther Oettinger.
Une équipe d'experts avait été chargée de réaliser un audit sur
l'attribution des subventions européennes à la société Agrofert en
République tchèque entre 2007 et aujourd'hui. Officiellement, et
afin de respecter la loi sur le conflit d’intérêts, le Premier ministre
a placé son groupe agro-alimentaire dans deux fonds fiduciaires. Mais de
nombreux critiques, dont l’ONG Transparency International, estiment que
le chef du gouvernement tchèque serait toujours en mesure de contrôler
Agrofert, en dépit de son placement dans ces trusts. Il est également
reproché au chef du gouvernement tchèque d’avoir la possibilité, en
raison de sa fonction, d’influencer le budget européen et
l’attribution des subventions européennes en République tchèque.
Dans une lettre au député européen Tomáš Zdechovský, Gunther
Oettinger explique que les résultats de l’audit font l’objet d’une
« analyse attentive ». Les autorités tchèques doivent recevoir le
rapport d’ici la mi-mai. Le gouvernement tchèque aura ensuite deux mois
pour réagir au rapport avant ce que ce dernier ne soit rendu public.