Les chefs de gouvernement slovaque, hongrois et polonais, ainsi que le
président du Bundestag, Wolfgang Schäuble, étaient eux aussi présents
à Prague au Musée national dimanche matin pour honorer le programme
préparé pour le 30e anniversaire de la révolution de Velours. Le Premier
ministre slovaque, Peter Pellegrini, a rappelé le rôle-clef joué par
Václav Havel et Alexandr Dubček, grande figure du Printemps de Prague en
1968, dans le passage du régime communiste à un régime démocratique et
libre. Selon lui, la Tchécoslovaquie constitue un exemple de prise et de
transmission du pouvoir sans violence et dans un cadre constitutionnel. «
Ce n’est pas une évidence comme le montrant les événements sanglants
dans d’autres pays », a-t-il souligné.
Wolfgang Schäuble a lui aussi mis en avant la capacité des Tchèques et
des Slovaques à se séparer dans la paix tout en restant de bons amis.
Selon le représentant allemand, les révolutions en Europe en 1989 ont
été aussi diverses que les peuples qui les ont réalisées. Le président
du Bundestag a aussi rappelé « la répression meurtrière de la force
d’occupation allemande contre les étudiants tchèques » en 1939 à
Prague. « Cinquante ans plus tard, ce sont de nouveau les étudiants et
les intellectuels qui sont sortis dans les rues avec le slogan ‘Quand si
pas maintenant, qui si pas nous’. »
De leur côté, Mateusz Morawiecki et Viktor Orbán ont rappelé, pour le
premier, que « Polonais et Tchécoslovaques ont marché main dans la main
lors des moments décisifs de 1989, et ce malgré les plus de quarante
années d’isolation dans lesquelles les avaient plongés le communisme
», tandis que le second a estimé que Václav Havel avait été un point
d‘ancrage pour les Hongrois, car il incarnait l’opposition au régime
communiste. Après avoir cité plusieurs films tchèques, Viktor Orbán a
qualifié la littérature tchèque « d’indépassable ».