Le Premier ministre a rejeté les soupçons de conflit d'intérêts
qui pèsent sur lui, en lien avec l'envoi du rapport d'audit de
la Commission européenne sur la question. Il a répété à la
Télévision tchèque qu'il avait respecté la loi sur le conflit
d'intérêts en ayant placé son groupe Agrofert dans des trusts. Le
rapport d'audit a bien été reçu par le ministère pour le
Développement régional, qui en a confirmé la réception tout en faisant
savoir qu'il ne s'agissait pas de la version définitive. Une
affirmation infirmée par un porte-parole de la Commission européenne qui
a déclaré à la Radio publique tchèque qu'il s'agissait bien
d'une version définitive. Le document est pour l'heure
confidentiel. Le ministère a désormais deux mois pour y répondre.
A noter que la Commission européenne travaille actuellement sur un
deuxième audit concernant des subventions agricoles. La version finale du
rapport devrait être envoyée aux autorités tchèques d'ici le mois
de février prochain.
L'ONG Transparency International qui avait signalé l'an passé
le possible confit d'intérêts du Premier ministre estime pour sa
part qu'il s'agit bel et bien de la version finale de
l'audit et demande, tout comme d'autres membres de
l'opposition, sa publication.
Selon l'hebdomadaire Respekt, qui se réfère à deux sources
anonymes, le document confirme bel et bien la situation de conflit
d'intérêts d'Andrej Babiš. Selon le rapport préliminaire de
Bruxelles, finalisé au printemps dernier, le chef du gouvernement tchèque
aurait abusé de sa position pour favoriser l’obtention de fonds
européens par son ancienne société, Agrofert. Selon la Commission
européenne, le Premier ministre contrôlerait de fait toujours cette
dernière.