Selon le site iRozhlas.cz, qui se réfère au rapport d’audit de la
Commission européenne, la République tchèque pourrait devoir rembourser
entre 284 et 451 millions de couronnes (entre 9,2 et 17,4 millions
d’euros), des sommes correspondant aux subventions européennes touchées
par le groupe agroalimentaire Agrofert depuis début février 2017. Cette
conclusion correspond à celles du rapport préliminaire d’audit déjà
envoyé au printemps dernier à Prague. Selon les conclusions du rapport
d’audit final, non publié, mais auquel plusieurs médias tchèques ont
eu accès, la Commission européenne estime en effet que le leader du
mouvement ANO et actuel Premier ministre exerce toujours une influence sur
son ancien groupe Agrofert, en dépit du fait qu’il en ait placé les
actifs dans deux fonds fiduciaires pour ne pas contrevenir la loi sur les
conflits d’intérêts, la dite « Lex Babiš » entrée en vigueur en
République tchèque début 2017.
Bruxelles constate ainsi que toutes les subventions accordées au groupe
Agrofert après le 9 février 2017, date d’entrée en vigueur de cette
loi, l’ont été illégitimement. « Andrej Babiš est toujours le
bénéficiaire final du groupe Agrofert et depuis février 2017, également
de deux fonds fiduciaires qu’il contrôle. Il a un intérêt économique
direct au succès du groupe. »
Interrogé sur la question, le Premier ministre Andrej Babiš a une fois de
plus réfuté les soupçons de conflit d'intérêts pesant sur lui.
Devant les députés ce mercredi, il a également fait savoir que la
République tchèque ne rembourserait aucune des subventions européennes
incriminées.