« Mon déplacement à Taïwan prend une tournure de plus en plus
réaliste, » a déclaré le président du Sénat Miloš Vystrčil (ODS),
après sa rencontre, mardi, avec le président tchèque. Si les pressions
de la Chine continuent, cela ne mènera que vers une dégradation des
relations mutuelles, a-t-il encore estimé, ajoutant que la Tchéquie ne
pouvait être un « laquais » de Pékin.
Récemment, l'ambassade de Chine a fait savoir au président du Sénat
tchèque qu'il serait malvenu de sa part d'adresser ses
félicitations à la présidente taïwanaise dans le cadre de son
investiture et qu'il s'agirait d'un coup porté aux
relations tchéco-chinoises. Il n'est pas possible de courber
l'échine devant cela, a estimé Miloš Vystrčil, lors d'une
conférence de presse suite à sa rencontre avec le chef de l'Etat
tchèque, qui estime pour sa part qu'une mission tchèque à Taïwan
serait contre-productive pour la Tchéquie et aurait des conséquences
négatives pour son économie.
Miloš Vystrčil a remplacé l'ancien président Jaroslav Kubera à la
tête de la Chambre haute du Parlement. Jaroslav Kubera est décédé en
janvier dernier et envisageait lui-même un déplacement officiel à
Taïwan. Récemment, dans un documentaire de la Télévision tchèque, la
veuve de Jaroslav Kubera avait déclaré que son mari s'était
retrouvé sous une forte pression en lien avec ses positions sur Taïwan.
Elle a précisé qu'il aurait également fait l'objet de menaces
sous-entendues par des représentants officiels de la Chine, estimant que
l'escalade de ces tensions aurait conduit à une attaque cardiaque,
entraînant son décès.