Mon coin de Prague : Malá Strana (le Petit Côté)

Malá Strana, photo: Štěpánka Budková

La série estivale de Radio Prague poursuit vaillamment son parcours dans la capitale tchèque avec aujourd’hui une étape au cœur de la ville. A Malá Strana, l’endroit préféré de Bettina Lobkowicz, une Suissesse qui est arrivée à Prague il y a un quart de siècle et qui depuis s’est spécialisée dans la viticulture à Mělník.

Malá Strana,  photo: Štěpánka Budková
« Je suis née à Fischenthal en Suisse et je suis arrivée à Malá Strana en 1990. »

Donc juste après la révolution de velours et la chute du communisme…

« Voilà. C’est la raison pour laquelle je suis venue. A l’époque j’étais mariée à George (Jiří) Lobkowicz, qui est d’une famille qui avait toujours vécu ici en Bohême. Dans un sens, pour sa famille, nous sommes revenus pour essayer de voir si nous pouvions faire notre vie ici. »

Vous vous souvenez de votre première fois à Malá Strana ?

Malá Strana,  photo: Štěpánka Budková
« Oui. A l’époque les façades n’étaient pas encore aussi bien restaurées. Pour moi c’était comme un voyage dans le passé. Je suis venue avec mon beau-père, nous avons traversé le pont, un samedi après-midi ensoleillé du mois de mars… »

Vous parlez du pont qui est notre gauche, le Pont Charles, symbole de Prague…

« Oui, avec aujourd’hui des milliers de touristes et justement mon beau-père me racontait qu’à son époque le tram passait encore sur ce pont ! »

Comment est-ce d’habiter à Malá Strana ?

« Habiter Malá Strana c’est comme habiter dans un village, mais ça a beaucoup changé. A l’époque on connaissait tous les voisins et on pouvait faire des courses ici. Maintenant il y a de plus en plus des magasins uniquement pour les touristes et la vie de tous les jours est différente. Ici, sur la place Malostranské náměstí, les choses ont beaucoup changé. Avant ce Starbucks il y avait la Malostranská kavárna et ma première voisine y travaillait. »

Malostranské náměstí avec l'église Saint-Nicolas,  photo: © City of Prague
Nous nous trouvons donc sur la place, sous le clocher de l’église Saint-Nicolas. Comme c’est aussi ici le quartier des ambassades depuis longtemps, il y avait en fait un poste d’observation de la police politique caché à l’intérieur de ce clocher…

« Oui, et c’est l’évêque Lobkowicz, qui a dû reprendre possession du clocher, qui m’a confirmé cette histoire. »

Ils en ont fait un petit musée là-haut et on peut aller visiter ce poste d’observation…

« Je n’ai jamais eu envie d’aller voir ça… »

Le palais Schönborn,  photo: Štěpánka Budková
Le quartier est aussi connu pour compter un bon nombre de palais ayant appartenu aux grandes familles de la région, dont celle de votre ex-mari.

« Oui, il y a d’un côté les palais mais vous avez aussi d’un autre côté beaucoup de petites maisons comme dans la rue où j’habite. En fait vous avez ce mélange entre ces grandes familles et des gens aux métiers plus modestes. Mais c’est justement ça qui est un peu en train de se perdre parce que dans les palais vous avez les ambassades et dans les petites maisons ce sont des hôtels ou des chambres loués aux touristes. Donc ce mélange et ce monde est un peu en train de disparaître, ce qui est un peu dommage.»


Tous les coins de Prague de cette série sont répertoriés ici : Mon coin de Prague