Les incontournables Mňága a Žďorp

Mňága a Žďorp

Mňága a Žďorp, tel est le nom du groupe de rock alternatif devenu extrêmement populaire auprès des Tchèques. Etant avant tout un fervent adepte des scènes festivalières estivales, le groupe Mňága a Žďorp, qui se targue de près de trente ans de carrière, n’a pas toujours été ce qu’il est maintenant. Retour sur une carrière impressionnante. Dans la demi-heure qui nous est accordée, nous allons vous présenter le dernier album de Mňága a Žďorp, intitulé « Made in China », complètement enregistré à Pékin au mois de mai 2014.

Mňága a Žďorp, les hit-makers

Mňága a Žďorp
Avant de devenir Mňága a Žďorp, le groupe est passé non seulement par différentes formations mais aussi par différents noms au début de sa carrière, comme Slepé střevo, ou Rytmus 84, créé en 1984, mais aussi Happyend, La mort d’un jeune suicidé ou Velký Plytkoš. Si chacun de ces groupes a eu une durée de vie souvent très courte, c’est dès 1987 que se recrée une nouvelle formation musicale sous le nom de Mňága a Žďorp, et toujours autour du « noyau dur », soit les guitaristes Petr Fiala et Martin Knor.

Après la chute du régime communiste, Mňága a Žďorp découvre les scènes d’autres pays européens, comme la Grande-Bretagne, la Belgique ou les Pays-Bas. Toujours très inventifs dans leur interprétation musicale, grâce notamment à la présence d’instruments à vent, les membres du groupe restent néanmoins toujours très attachés au son de l’underground, qu’ils ont côtoyé dans les années 1980, avec des airs tantôt plus festifs, tantôt plus mélancoliques.

Photo: Monitor
S’ensuivra la parution de quinze albums au total, ovationnés tant par la critique que par le grand public comme, entre autres, « Made in Valmez » en 1991 – en clin d´œil a leur ville d´origine Valašské Meziříčí -, « Furt rovně» (Toujours tout droit, 1992), « Chceš mě, chci tě » (Tu me veux, je te veux, 1999) ou aussi « Takže dobrý » (Donc c’est bon, 2010. Le magazine Rock&Pop qualifiera d’ailleurs en 2000, le premier album de Mňága a Žďorp, « Made in Valmez », comme le meilleur album tchèque de la dernière décennie du XXe siècle. Et si vous voulez découvrir par vous-mêmes, chers auditeurs, les tubes les plus anciens de Mňága a Žďorp, que chaque Tchèque connaît par cœur ou a dû entendre fredonner au moins une fois dans sa vie, citons « Hodinový hotel » (L’Hôtel d’une heure), « Ne, teď ne » ( Non pas maintenant), « Měsíc » (La Lune) ou encore « Nejlíp jim bylo » (Ils se sentaient le mieux).

« Je suis parti de la maison
J’avais quatre ans et quelques semaines
Une fenêtre ouverte au rez-de-chaussée
Et donc je suis tombé
Et depuis ce moment-là
Je suis apparemment un cas désespéré »

« Made in China », un album né grâce au soutien des fans

Mňága - Happy End,  photo: ČT
En 1996, Mňága a Žďorp collabore avec le réalisateur Petr Zelenka, grand spécialiste de la mystification sur grand écran, qui met en scène le groupe dans un « documentaire fictif », dans lequel se mélangent histoires vraies à de pures inventions, au point que le spectateur s’y perd un peu. Néanmoins, le film est récompensé la même année du premier prix, lors du festival Finále Plzeň, consacré aux longs-métrages tchèques et slovaques ainsi qu’à une sélection de documentaires.

Si selon le leader du groupe, Petr Fiala, le groupe joue chaque concert comme s’il devait être le dernier, Mňága a Žďorp est un habitué des scènes de nombreux festivals du pays, si ce ne sont peut-être tous les festivals. Le groupe se présentera d’ailleurs à l’occasion de la 12e édition de České hrady CZ (Les Châteaux CZ), qui se déroule entre juillet et septembre dans toute la République tchèque, ainsi que pour la première fois en Slovaquie.

« J’ai rencontré la femme de ma vie dans un train
On s’observait mutuellement derrière un livre
Elle était assise près de la fenêtre, moi accroupi près de la porte
Je n’arrivais pas à croire à mon bonheur »

Photo: Surikata Records
Le dernier album de Mňága a Žďorp, que nous écoutons dans notre dimanche musical, s´intitule « Made in China » et a été enregistré au mois de mai 2014 dans des studios à Pékin, avec notamment des chanteuses chinoises pour deux de leurs chansons. Pourtant cela n’a été rendu possible que grâce à une énorme campagne de financement participatif, le fameux « crowdfunding », par le biais duquel les fans du groupe ont soutenu le projet des musiciens, et leur ont permis d’enregistrer leur quinzième et pour l’instant dernier album, et ce même si des éléments attendus de musique chinoise y soient plutôt absents.

Pour ceux qui ne souhaiteraient pas attendre l’été, quoique proche, cette légende de la scène tchèque se produira le 9 juin prochain au Lucerna Music Bar à Prague.

« Le temps se déroule sans heurts
De querelles en querelles
Fatigués par des mots superflus
Ils se souviennent de leur vie commune, autrefois si éternelle. »