Actualité économique

Photo: www.okd.cz

Nouveau propriétaire pour les mines d'Ostrava OKD - Sponsoring ou oeuvres caritatives, les sociétés tchèques ont leur préférence - Ralentissement des réformes dans les anciens pays communistes européens - Privatisations : 100 milliards dans les deux ans pour l'Etat tchèque - Hausse du prix de l'électricité dans les cinq prochaines années

Nouveau propriétaire pour les mines d'Ostrava OKD

Détenues jusqu'à présent par la compagnie Karbon Invest, les mines d'Ostrava OKD, ont été rachetées aux deux tiers par une société d'investissement du nom de RPG Industries Ltd ayant son siège à Chypre. Constituée d'investisseurs internationaux, institutionnels et privés, cette société dirigée par le financier tchèque Zdenek Bakala a été fondée expréssement pour le rachat de Karbon Invest, qui détient aujourd'hui non seulement le plus gros employeur de la région de Moravie-Silésie que sont les mines d'Ostrava, mais aussi les mines tchéco-moraves et Metalimex. Il s'agit d'une opération de rachat parmi les plus importantes en Europe centrale en matière industrielle, selon Katerina Kohlmayerova, de la banque Morgan Stanley, qui a travaillé sur ce projet. Selon Bakala, les mines présentent une bonne santé économique, ce qui est la principale raison de cet investissement, et ce qui veut dire aussi, que les changements de personnel ou d'équipes dirigeantes seront limités. Aucune indication sur le montant du rachat n'a été donnée, mais il s'agirait d'une opération de l'envergure du rachat d'Unipetrol en mars dernier, soit 13 milliards de couronnes - plus de 406 millions d'euros. Le principal actionnaire de RPG Industries est le Fonds londonien pour les Investissements Directs Crossroads, un fonds de 250 millions de dollars spécialisé dans les opérations en Europe centrale.

Sponsoring ou oeuvres caritatives, les sociétés tchèques ont leur préférence

Plus que pour les oeuvres caritatives, les grandes sociétés tchèques préfèrent donner leur argent pour sponsoriser des événements d'utilité publique. Les dix plus grands sponsors de République tchèque ont ainsi déboursé 135 millions de couronnes - soit 4 millions 200 mille euros - en 2003, toutes entreprises confondues, pour soutenir des actions sportives ou culturelles, alors que seules quelques dizaines de millions sont allés aux oeuvres purement caritatives. Parmi les plus généreuses, la société énergétique semi-étatique CEZ, avec 34 millions de couronnes donnés pour des actions de sponsoring, ce qui ne fait toujours que un demi pourcent de son revenu brut global. Juste derrière CEZ se trouvent, dans l´ordre d'importance des sommes versées : Ceska Sporitelna, Eurotel, Microsoft, Mostecka Uhelna - mines de Most -, Siemens group, Plzensky prazdroj - les bières Pilsner -, Johnson et Johnson ou Tesco. C'est ce qui ressort de l'etude menée par Forum Darcu et l'organisation Czech Top 100, rapportée par le quotidien Hospodarske Noviny. En République tchèque, seulement 0,4%, en moyenne, du revenu brut global des entreprises va aux oeuvres caritatives, toujours selon le quotidien, un chiffre qui dépasse le pourcent dans les entreprises à l'étranger. Une exception toutefois est à noter : la filiale tchèque de Johnson et Johnson, qui a consacré 8% de son revenu brut global à des actions caritatives en 2003.

Ralentissement des réformes dans les anciens pays communistes européens

Le train des réformes dans les 8 anciens pays du bloc communiste, aujourd'hui membres de l'Union européenne, connait un ralentissement depuis leur adhésion. Un phénomène plutôt prévisible, rapporté par la BERD, la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement, dans une étude rendue publique lundi 7 novembre. La BERD, institution qui soutient les réformes économiques dans plus de 27 pays en transition, précise dans son document que parmi les 8 pays en question, plusieurs ne remplissent pourtant pas encore tous les critères de ce qu'on pourrait appeler des « économies occidentales évoluées » et qu'ils devraient donc poursuivre leur effort. Trois d'entre eux échappent à ce verdict : il s'agit de l'Estonie, de la Slovaquie et de la République tchèque. Cette dernière a vu sa notation s'améliorer, en ce qui concerne son marché des capitaux et ses institutions financières non bancaires, passant de 3 à 3+, 4+ étant le maximum. La République tchèque peut, en outre, se vanter d'être le meilleur élève en terme de petites privatisations, de libéralisation des prix, de commerce et de système de change. Elle serait nettement moins efficace en terme de lois régulant la concurrence. La BERD prévoit, à moyen terme, une forte croissance pour le pays, faisant écho au nombre important d'investissements directs, ces dernières années, ainsi qu'un cours de la couronne et des prix stables. L'impuissance de l'économie tchèque face au chômage traduirait des dysfonctionnements structurels graves.

Privatisations : 100 milliards dans les deux ans pour l'Etat tchèque

L'aéroport de Prague-Ruzyne
100 milliards de couronnes - 3 milliards 125 millions d'euros environ - voilà ce qui pourrait arriver dans les caisses de l'Etat dans les deux ans à venir, si le gouvernement décide de procéder à la privatisation de certaines entreprises. C'est ce qu'a expliqué l'analyste d'Atlantik FT, Jan Schiesser, en conférence de presse ce jeudi 11 novembre. A part Cesky Telecom et une part minoritaire de CEZ, le gouvernement devrait pour cela aussi se dégager du capital de la poste tchèque Ceska Posta, de Ceske Aerolinie (CSA), la compagnie aérienne nationale et de Ceska Sprava Letist (CSL), la société qui gère l'aéroport de Prague Ruzyne. La meilleure manière de privatiser serait, selon l'analyste, de faire entrer ces compagnies en bourse, une opération tout à fait envisageable étant donné les bons résultats de ces entreprises et leur position sur le marché. Le gouvernement a jusqu'à présent ignoré cette possibilité « rapide, transparente et simple » selon Schiesser. Si le cabinet Gross envisage, à terme, de se séparer de CEZ et de CSL, il n'est pas question d'en faire autant avec la poste tchèque ni avec CSA.

Hausse du prix de l'électricité dans les 5 prochaines années

Photo: Commission Européenne
Après une relative stagnation, le prix de l'électricité a commencé à grimper en 2004 et va connaître une évolution semblable au cours des 5 prochaines années en République tchèque, c'est ce qu'a déclaré Martin Roman, PDG de la compagnie énergétique CEZ. Les prix pratiqués par CEZ en 2005 seront en effet de 11% supérieur à 2004. La modernisation de l'ensemble des sites de production sont la cause principale de cette hausse. A cela s'ajoutent d'autres éléments qui viennent expliquer cette tendance, selon Martin Roman, à savoir la libéralisation du marché, la nouvelle législation pour le soutien à la fabrication d'énergie par le biais de ressources renouvelables, ou encore les tractations autour des droits d'émission de gaz à effet de serre.

Auteur: Agnès Vaddé
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