Andrej Babiš pas spécialement emballé par le plan de relance européen

Andrej Babiš, photo: ČTK/Ondřej Deml

Au lendemain de la présentation par la présidente de la Commission européenne devant le Parlement de l’UE de son plan d’aides à destination des 27 États membres, qui prévoit 750 milliards d’euros dont 250 milliards de prêts, le Premier ministre tchèque a exprimé son désaccord avec le mode de répartition des subventions.

Andrej Babiš,  photo: ČTK/Ondřej Deml
Andrej Babiš considère également que la dette européenne dont l’émission est envisagée pour permettre à l’Europe de surmonter les ravages de crise du coronavirus est trop importante. Selon lui, les investissements et un rythme non ralenti de rapprochement constituent les facteurs clefs pour relancer la croissance de l’UE. Interrogé par l’agence de presse ČTK, le chef du gouvernement tchèque s’est dit convaincu que l’UE devrait tout au plus emprunter le montant de la différence que représente la récession causée par la pandémie, soit entre 10 et 15% selon ses estimations.

Il a souligné qu’il allait demander le maintien du modèle envisagé jusqu’alors pour la répartition dans le cadre du prochain budget européen portant sur la période 2021-2027, et ce de façon à ce que la part destinée aux économies plus faibles des « nouveaux » Etats membres ne soit pas réduite.

Andrej Babiš s’est également prononcé contre le modèle sur la base duquel les subventions seraient attribuées aux pays membres. Il refuse par exemple le rôle que jouerait le chômage, estimant que les pays qui parviennent à maintenir un faible taux même en période de crise ne devraient pas être sanctionnés. Sur les quelque 750 milliards d’euros de ce paquet, la République tchèque devrait recevoir près de 20 milliards (8,6 milliards de paiements directs dans le cadre des fonds européens, le reste, 10,6 milliards, sous forme de prêts).

Toujours selon lui, ce plan de relance ne doit pas non plus servir à verser de l’argent aux Etats lourdement endettés et dont les problèmes auxquels ils sont confrontés sur le long terme ont été aggravés ces derniers mois en raison de la crise du coronavirus.

« Il devrait avant tout garantir que leur situation s’améliorera à l’avenir. Les économies des Etats avec des finances saines souffrent également et les petites économies dépendantes des exportations comme la République tchèque plus particulièrement. C’est pourquoi il convient de soutenir la croissance et la compétitivité dans toute l’UE », a-t-il ajouté.