Conférence sur le climat COP24 : un accord insuffisant pour les organisations écologistes tchèques

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A Katowice, en Pologne, les représentants de 196 Etats sont parvenus à s’entendre pour rendre opérationnel l’accord de Paris sur le climat conclu en 2015. Ils n’ont cependant pas pris d’engagements pour accélérer la baisse des émissions de gaz à effet de serre. Aussi, pour les organisations écologistes tchèques, les résultats de la COP24 sont très loin d’être à la hauteur des enjeux.

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Ces organisations ont réagi dans un communiqué publié dans la nuit de samedi et dimanche, quelques heures seulement après que les négociations entre les différentes parties en présence, longues de deux semaines, ont pris fin. Elles parlent d’une « proposition relativement opérante » pour appliquer l’accord de Paris, dont les règles restent cependant « incomplètes ». Surtout, les engagements des Etats sont bien trop vagues et insuffisants.

L’accord de Paris visait l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Or, si les promesses des pays formulées dans la capitale française deviennent réalité, ce réchauffement pourrait être de l’ordre de 3 °C, avec des conséquences catastrophiques pour la vie humaine sur la planète. C’est ce que notent les mouvements écologiques tchèques, citant les conclusions des climatologues H. J. Schellnhuber et Richard Betts, qui sont intervenus à Katowice.

Ils remarquent cependant que l’Union européenne a présenté un projet plus ambitieux de réduction des émissions, mais que celui-ci doit encore être approuvé par les Etats membres. « Même le dernier rapport insistant du GIEC sur les possibilités de contenir le réchauffement climatique à 1,5 °C n’a pas réussi à inspirer les politiciens réunis à Katowice pour parvenir à un meilleur accord », regrette Petr Kucka, de l’Institut écologique Veronica.

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D’après lui, la responsabilité de la République tchèque, dont la délégation était dirigée par le ministre de l’Environnement Richard Brabec (ANO), est aussi engagée. « Il est temps que la République tchèque cesse de se cacher derrière la fumée de charbon, qu’elle donne non seulement la priorité à la santé et à la qualité de vie de ses citoyens mais qu’elle prenne des engagements climatiques forts, susceptibles de respecter l’accord de Paris », estime-t-il.

Car la Tchéquie, dont les émissions ont significativement baissé depuis 1990 en raison de l’abandon d’un modèle économique basée sur l’industrie lourde, reste un émetteur important, en lien notamment avec la production d’énergie via des centrales thermiques. C’est ce sur quoi insiste Jiří Koželouh, de l’organisation Hnutí DUHA, qui recommande à Prague, entre autres, de renoncer à l’autorisation d’agrandir la mine de charbon de Bílina, de mettre en place un programme incitatif pour le développement rapide des énergies renouvelables et d’instaurer une taxation écologique des activités d’extraction du charbon.