Dépenses militaires : le Sénat reproche au gouvernement de ne pas respecter ses engagements

Misión en Afganistán, foto: archivo Ejército Checo

Le Sénat reproche au gouvernement de ne pas avoir prévu suffisamment de moyens pour les dépenses militaires dans son projet de budget de l’Etat pour 2020, et ce contrairement à ce que prévoit la conception sur le long terme du développement de l’Armée tchèque et aux engagements du pays en sa qualité de membre de l’OTAN.

Bagram en Afghanistan | Photo: Site officiel de l’Armée tchèque
De passage à Prague en mars dernier, Curtis Scaparrotti, le commandant suprême des forces de l’OTAN en Europe, s’était officiellement félicité des engagements tchèques. A cette occasion, le général américain avait déclaré que la République tchèque comptait parmi les pays membres de l’Alliance qui possédaient un plan bien établi pour augmenter les dépenses consacrées à la défense. En 2017 et 2018, la République tchèque n’a consacré que 1,04% et 1,1% de son PIB aux dépenses militaires, restant ainsi très loin du minimum des 2% demandé à chaque pays membre.

De son côté, le chef d'Etat-major Aleš Opata avait indiqué « ne pas avoir de doutes » sur la faculté de la République tchèque à parvenir à ce chiffre de 2% d’ici à 2024, comme cela a été promis par le gouvernement. Cinq mois plus tard, le tableau n’est déjà pourtant plus le même, et la Chambre haute du Parlement, par la voie de sa commission d’experts, émet donc, elle, des doutes.

Concrètement, il est demandé au Cabinet de faire d’une augmentation des dépenses militaires une priorité, et ce de manière à ce qu’un cinquième de l’ensemble des dépenses prévues puissent être consacrées aux investissements pour garantir la modernisation des équipements de l’armée, conformément aux calendriers préalablement établis.

Avec 66,7 milliards de couronnes (près de 2,6 milliards d’euros), la République tchèque ne consacrera cette année encore que 1,2% de son PIB aux dépenses militaires. Le budget du ministère de la Défense a beau augmenter chaque année, les experts expliquent que le rythme de croissance reste insuffisant en raison des déficits cumulés par le passé. « Il est temps de moderniser nos systèmes de défense et d’interrompre notre dépendance continuelle aux systèmes d’armement soviétiques, et de faire en sorte que nos soldats puissent remplir les missions qui leur sont confiées dans le cadre de l’OTAN et que l’Etat s’est engagé à remplir », a déclaré, Pavel Fischer (député indépendant), président de la commission sénatoriale en charge des affaires de défense.

Après avoir acheté, en juin dernier, des véhicules blindés Titus pour un montant de 240 millions d’euros, l’Armée tchèque prévoit également d’importants investissements dans un proche avenir notamment pour la modernisation de sa flotte d’hélicoptères – tant de combat que de transport, et l’achat de diverses nouvelles technologies.

Une rencontre est prévue la semaine prochaine entre les ministres de la Défense et des Finances pour discuter des contours du budget pour 2020.