Développement durable: transport et énergie en République tchèque

elektricke_sloupy4.jpg

Cette semaine se tenait à Prague une série de conférences sur le thème du développement durable, organisées par le ministère tchèque de l'Environnement et l'ambassade de France à Prague. L'une de ces conférences avait pour thème les transports et l'énergie. La République tchèque, comme bon nombre de pays d'Europe centrale et orientale commence, doucement, à prendre conscience de la nécessité d'agir dans le domaine des transports pour réduire la consommation d'énergie.

Le concept de développement durable fait son chemin depuis trente ans, puisque l'idée d'un éco-développement a été avancée, en 1972, à la Conférence de l'O.N.U. à Stockholm, comme alternative au tout économique. C'est en 1987, que le rapport commandé par l'O.N.U à Madame Gro Harlem BRUNDTLAND, Premier ministre de Norvège, fait définitivement connaître le concept de développement durable. Celui-ci est consacré, en 1992, lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, qui lie définitivement les questions d'environnement et de développement.

En favorisant une mutation culturelle, l'objectif est de promouvoir un autre modèle de développement que celui adopté par les pays riches depuis la Deuxième Guerre mondiale. Ce nouveau modèle tente de concilier l'efficacité économique, le progrès social et la préservation des écosystèmes, et d'établir un lien vertueux entre ces trois sphères. Le mode de développement recherché est tout à la fois équitable, viable et vivable.

Cette semaine se tenait à Prague une série de conférences sur le thème du développement durable, organisées par le ministère tchèque de l'Environnement et l'ambassade de France à Prague. L'une de ces conférences avait pour thème les transports et l'énergie. La République tchèque, comme bon nombre de pays d'Europe centrale et orientale commence, doucement, à prendre conscience de la nécessité d'agir dans le domaine des transports pour réduire la consommation d'énergie. Petr Smid, de la Fondation Partenariat, est le coordinateur du programme "Transports pour le 21è siècle":

"Pour l'instant, nous en sommes encore au début. Notre priorité est de faire en sorte d'étendre et d'améliorer les réseaux de transport en commun. Malheureusement la tendance actuelle est à l'augmentation du transport individuel. Des politiques raisonnables devraient avoir pour but de freiner cette tendance et de soutenir le développement des transports publics."

L'île de la Rochelle, en France, fait figure de référence en matière de politique des transports. L'adjoint au maire de la Rochelle, Denis Leroy, est venu à Prague pour faire profiter les Tchèques des politiques expérimentées dans sa ville en matière de développement durable:

"Depuis trente ans, un certain nombre d'initiatives ont été prises, dont la fameuse journée sans voitures, qui a fait de la ville une référence non seulement en France mais aussi au plan européen. Avec aujourd'hui une vraie politique intégrée, qui prend en compte des changements d'habitude, puisque c'est bien ça dont il s'agit. Les problèmes sont moins techniques que moraux. Il faut mettre chacun face à sa conscience."

Alors comment aider les Tchèques, et les Pragois en particulier, à améliorer la situation dans le domaine des transports? Denis Leroy:

"En donnant quelques exemples, des exemples très pratiques, concrets, pragmatiques. Laisser sa voiture aux portes de la ville, venir étudier à Prague sans forcément prendre sa voiture, circuler en ville autrement qu'avec des camions de trente tonnes quand on peut le faire avec des petites camionnettes électriques, c'est encore une solution. On peut également apporter une pédagogie. En matière de pédagogie, il faut mettre les gens en situation de comprendre. Nous avons mis en place des méthodes qui font qu'il y a une réelle adhésion de la population. Il faut donner à la population envie de commencer à changer de façon de vivre." "La voiture est un vrai outil de progrès, par contre quand on la pratique avec excès, elle n'est plus du progrès."

L'UE peut-elle aider la Tchéquie dans ce domaine?

"Oui, bien sûr, dans la mesure où elle apporte une force de frappe financière. Mais c'est moins l'argent qui fera changer les choses que la façon qu'on aura de changer les consciences. Des expériences comme aujourd'hui où on confronte ce qui se fait un peu partout pour partager nos idées, ça c'est plus fort encore, et ce n'est pas de l'argent."

Quelles sont vos impressions sur la situation à Prague?

"Je n'ai pas eu le temps de me rendre compte mais j'ai interrogé le taxi qui m'emmenait de l'aéroport. Les gens considèrent que l'on y circule encore bien. C'est le meilleur moment pour commencer à prendre des dispositions, parce qu'il faut le faire avant qu'il ne soit trop tard. Mais souvent les gens ont tendance à considérer qu'il y a le feu seulement quand ça les brûle..."