Économie/Commerce

Bienvenue à ce programme Economie-commerce sur les ondes de Radio Prague. Il vous est présenté cette fois-ci par Astrid Hofmanova, car il s'agit de tourisme, mais les aspects économiques du tourisme, ce qui explique qu'Omar Mounir soit exceptionnellement l'invité de sa rubrique.

Du 7 au 10 février, un grand événement attend les Pragois et les Tchèques, le Holiday World, une appellation rébarbative, comprenez par-là le marché au tourisme. S'y côtoient professionnels du tourisme mais aussi une clientèle nombreuse tchèque intéressée par les voyages à l'étranger. Faudrait-il rappeler, à ce propos, que pas moins de 5 millions de Tchèques sortent à l'étranger tous les ans, alors que le pays compte 10 millions de touristes seulement. Nous saisissons donc cette occasion pour vous donner un aperçu sur le tourisme en Tchéquie, mais par les chiffres. Alors, Omar, Quelle situation est celle du tourisme en République tchèque ?

En 2001, le tourisme a rapporté à la Tchéquie quelque 110 à 112 milliards de couronnes. Par rapport à 2000 l'augmentation n'a été que de quelques 900 millions de dollars, et l'on pense qu'elle aurait pu être plus importante s'il n'y avait pas eu, malheureusement, les attaques du 11 septembre aux Etats-Unis. Par exemple, le nombre des touristes américains dans les hôtels de Prague a été, en octobre 2001, de 60% inférieur à ce qu'il fut en octobre 2000. En l'an 2002 on s'attend, malgré la récession, en gros, à des recettes plus importantes. Les recettes des seules agences de voyage tchèques, en conséquence de la visite des touristes étrangers, sont de l'ordre de 4 à 5 milliards de couronnes.

Dans leur majorité, les touristes logent chez l'habitant voire dans des hôtels 3 étoiles. Au-delà, les hôtels sont sollicités surtout pour les voyages d'affaires ou les congrès. En 2002, la tendance serait certainement au maintien des prix de 2001 dans l'ensemble des services touristiques. J'ajoute quelques mots pour Prague, même si ce n'est pas de la statistique. C'est le centre historique de la ville qui est le plus visité, principalement par les touristes américains et japonais. De fait, l'attaque du 11 septembre a considérablement affaibli le nombre de visiteurs au centre-ville. Les chiffres donnent une diminution de 50% parmi les Japonais. Une chose voire même deux sont rassurantes, l'optimisme reprend de plus en plus le dessus, et, dans l'intervalle, il n'y a pas eu, en Tchéquie de suppression d'emplois notoires dans le secteur touristique. Mais, en 2001, la Tchéquie a connu une diminution des visiteurs étrangers.

Cela, c'est la situation actuelle. Peux-tu nous donner un aperçu sur l'évolution du tourisme en Tchéquie ? Car elle fut spectaculaire.

Les mouvements humains trans-frontaliers ont considérablement augmenté depuis l'époque communiste. Les chiffres sont édifiants à cet égard. En 1964, quelque 4 millions de personnes seulement sont entrées en Tchécoslovaques contre 83 millions en 1992 ; et un peu moins de 2 millions seulement ont quitté la Tchécoslovaquie en 1964 contre 42 millions en 1992. Il s'agit en fait des entrées et des sorties, une personne pouvant effectuer plusieurs entrées et sorties. Le tourisme rapporte de l'argent et coûte aussi de l'argent à l'économie nationale. Les dépenses pour le tourisme englobent les dépenses d'organisation et de promotion mais aussi les dépenses des touristes nationaux à l'étranger. De ce côté-là, la balance de la Tchéquie a toujours été excédentaire. Le tourisme rapporte à la Tchéquie plus qu'il ne lui coûte. En 1989, les recettes étaient de l'ordre de 492 millions de dollars contre 299 millions de dépenses. Le jour et la nuit avec 1999 où les recettes dépassaient 3 milliards de dollars contre 1 milliard 474 millions de dollars dépensés. Pour ce qui est du nombre des touristes étrangers, la Tchéquie était, dès 1996, et donc à peine 7 ans depuis l'ouverture du pays à l'économie internationale, au 7ème rang en Europe et au 10ème rang dans le monde. Quant aux recettes, elle est au 17ème rang en Europe et au 31ème rang dans le monde.

Mine de rien, les Tchèques dépensent beaucoup d'argent à l'étranger. En somme la Tchéquie, désireuse de s'intégrer rapidement à l'économie européenne, a joué le jeu du libéralisme, libérant avec une rapidité spectaculaire l'achat de devises pour les citoyens désireux de se rendre à l'étranger. En 1989, un Tchèque se rendant à l'étranger, avait le droit de changer 500 couronnes ; en 1995, ce droit est passé à 100 000 couronnes, soit 200 fois plus.

Voilà donc en bref le visage du tourisme en Tchéquie aujourd'hui. Tous les professionnels sont affairés à préparer activement les saisons 2002. Et tout va se jouer en grande partie au Salon de tourisme de Prague, de son nom Holiday World, prévu du 7 au 10 février. Pourrais-tu nous présenter ce Salon ?

Il se déroulera avec la participation de 844 exposants de 68 pays. Ce chiffre est celui des participants ayant fait déjà acte de candidature. Holiday World, est à sa huitième édition et on y attend la participation de 167 firmes tchèques de tourisme. Le nombre de participants à ce salon a connu une augmentation constante de 1992 à 1997, et, depuis, ce nombre se situe autour de 900 participants. Cette année en particulier, les organisateurs se félicitent du nombre des participants. A cause de l'attaque du 11 septembre, on ne s'attendait pas à autant. Seront représentés à ce Salon des hôtels, des agences de voyage, des transporteurs, des assureurs, des régions tchèques et étrangères, les stations balnéaires, des sanatoriums, le tourisme régional et national tchèque. Le Salon dure 4 jours. Les deux premiers jours sont pour les experts et les deux autres, samedi et dimanche, pour le public. Il y aura de nouveaux représentés parmi lesquels le Maroc, l'Irlande, la Serbie, le Luxembourg, le Chili et le Népal.

Auteurs: Omar Mounir , Astrid Hofmanová
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