La Banque centrale pourrait prolonger son intervention monétaire jusqu’en 2017

Foto: Štěpánka Budková

Selon le quotidien économique Hospodářské noviny, la Banque centrale tchèque (ČNB) devrait prolonger son intervention monétaire jusqu’en 2017. Son objectif est de lutter contre le renforcement actuel de la couronne et de maintenir ainsi l’inflation à environ 2% sur un an. Le premier ministre Bohuslav Sobotka (ČSSD) voit d’un bon œil cette annonce qui devrait selon lui favoriser la croissance, l’emploi et les exportations.

Photo: Štěpánka Budková
La première intervention de la ČNB remonte à novembre 2013 avec la décision de dévaluer la couronne tchèque dont le taux est alors passé de 25,8 à 27 CZK pour 1 EUR. Depuis la Banque centrale a à plusieurs reprises confirmé sa volonté de poursuivre cette politique, d’abord jusqu’au second trimestre 2015 puis plus récemment jusqu’en 2016 et maintenant possiblement jusqu'à l'horizon 2017.

Cette nouvelle prolongation est justifiée par le récent renforcement de la couronne qui menace de passer sous le seuil des 27 CZK pour 1 EUR. Selon les experts de la Banque nationale, cette tendance a un effet anti-inflationniste qu’il convient de contrebalancer pour parvenir à un objectif d’inflation de l’ordre de 2% à l’horizon de la mi-2016 ou du début de l’année 2017.

Le premier ministre Bohuslav Sobotka a clairement indiqué que son gouvernement n’avait rien contre une possible prolongation de l’intervention monétaire et qu’au contraire il y était favorable. L’affaiblissement de la couronne est selon lui une bonne chose pour la croissance, pour lutter contre le chômage et pour le dynamisme des exportations tchèques. Le ministre des Finances Andrej Babiš partage d’ailleurs cet avis. En revanche, la Banque central ne devrait pas pouvoir compter sur le soutien du chef de l’Etat Miloš Zeman, fervent partisan de l’adoption de l’euro et tout aussi fervent opposant à la gouvernance de Miroslav Singer, qu’il juge trop interventionniste.

Certains économistes cités par la Télévision tchèque s’inquiètent cependant de certains effets de cette intervention monétaire prolongée, comme la constitution d’un stock de devises étrangères, et principalement d’euros, trop important ou l'accoutumance des exportateurs tchèques à cette politique.