La banque centrale tchèque défend sa politique monétaire et évoque l’exemple suisse

Vladimír Tomšík, photo: Archives de ČNB

Critiquée par le chef de l’Etat en fin de semaine dernière, la direction de la banque centrale tchèque (ČNB) a défendu sa politique monétaire et nié qu’il s’agissait d’une manœuvre pour retarder l’entrée du pays dans l’eurozone.

Vladimír Tomšík,  photo: Archives de ČNB
Invité sur le plateau de l’émission politique dominicale de la télévision publique, le vice-gouverneur de la ČNB, Vladimír Tomšík, s’est employé à répondre point par point au président de la République, Miloš Zeman, qui a suggéré que l’adoption de la monnaie unique était sciemment retardée.

« La politique monétaire de la ČNB ne représente aucun obstacle à l’adoption de l’euro en République tchèque, nous avions au contraire des problèmes depuis longtemps avec la politique fiscale. Nous avons toujours des problèmes qui persistent concernant la réforme non achevée de notre système de retraites ainsi qu’avec le manque de flexibilité de notre marché du travail », a affirmé Vladimír Tomšík.

Le vice-gouverneur de la ČNB a ensuite comparé l’affaiblissement volontaire de la couronne tchèque à la politique de dévaluation du franc CHF initiée par la banque nationale suisse en 2011 :

« La Suisse a effectué une démarche très similaire il y a trois ans. Et je pense que personne ne se permet de dire qu’elle l’a fait pour éloigner l’adoption de l’euro ».

Vladimír Tomšík fait partie des membres de la direction de la ČNB nommés par l’ancien président de la République tchèque qualifié d’eurosceptique voire d’europhobe, Václav Klaus.

L’ancien premier ministre Jiří Rusnok a quant à lui été nommé il y a quelques mois par l’actuel président et il a lui aussi défendu la politique de la banque centrale dans un entretien accordé au Wall Street Journal. Selon, lui cette politique « porte ses fruits » et aide l’économie tchèque à renouer avec la croissance (2,9% en 2014, selon la dernière estimation publiée par la ČNB).

Toutefois, Jiří Rusnok reste « inquiet sur le maintien du rythme de cette croissance après cette année », évoquant la révision à la baisse du taux de croissance du PIB estimé par la banque pour l’année 2015 de 3,3% à 3%. « Je ne peux exclure la possibilité de revoir de nouveau à la baisse ces prévisions », a précisé l’ancien premier ministre.