La difficile équation entre congé parental et emploi en République tchèque

Photo: Commission européenne

Les femmes tchèques ont en moyenne bien plus de difficultés que les autres femmes européennes à (re)trouver un emploi après un congé maternité. Sont mis en cause la longue durée de ce congé qui va de pair avec un revenu très faible, plus généralement l’absence de politique familiale en République tchèque ou encore l’inadéquation du marché du travail avec la situation de ces mères.

Photo: Commission européenne
Selon la ministre du Travail et des Affaires, la sociale-démocrate Michaela Marksová-Tominová, il y aurait en République tchèque près de 50 000 femmes qui s’occupent d’un enfant en bas âge et qui sont au chômage. Sans revenu, il leur est difficile de trouver quelqu’un pour garder leur progéniture. De la même façon, les employeurs tchèques ne font pas d’effort pour adapter les horaires de travail en fonction de leurs besoins.

Si 32% des femmes travaillent à temps partiel en Europe, elles sont 9% en République tchèque. Mais le débat sur le travail partiel, que souhaite développer une partie du personnel politique, est délicat. Dans certaines situations, il permet en effet à ces femmes seules de concilier des emplois du temps très difficiles. Cependant, il conduit surtout à une large précarisation des groupes sociaux déjà les plus en difficultés, et qui sont ainsi condamnés à toucher des revenus bien trop faibles pour vivre dans des conditions décentes.

Les bureaux du travail encouragent pourtant ces pratiques à travers un programme de conciliation entre « Travail et famille », qui doit s’achever en 2015. Ce programme contribue à trouver des postes de travail, à temps partiel ou à domicile, à des femmes qui sortent d’un congé maternité. Il s’agit également de proposer des formations de requalification et de les aider à trouver des personnes pouvant garder leur enfant.

Seules 50% des femmes tchèques reprennent leur emploi initial après un congé maternité. Sans possibilité de faire garder leur enfant, elles sont souvent contraintes de demander un congé sans solde en attendant de pouvoir compter sur le système scolaire. Or, comme l’expliquait la démographe Jitka Rychtaříková pour Radio Prague, les crèches et les écoles maternelles manquent cruellement en République tchèque.

Cette dernière soutient donc des politiques publiques en faveur de la famille afin de concilier le congé parental avec l’emploi. Pour Jitka Rychtaříková, c’est cet impensé qui aujourd’hui responsable de la démographie morose de la République tchèque avec un taux de fécondité parmi les plus bas en Europe et une population en baisse.