La semaine de l’éco

Photo: BlindShell

Retour sur l’essentiel de l’actualité économique de la semaine écoulée…

Une nouvelle technologie tchèque facilite l’usage des portables pour les non-voyants

Photo: BlindShell
Le projet vainqueur du prix « Idée de l’année 2014 » facilite l’usage des téléphones portables pour les non-voyants. La technologie appelée « BlindShell » a été récompensée par la Fondation Vodafone dans le cadre de la septième édition de son appel aux projets.

Le jury de la Fondation Vodafone a primé le projet « BlindShell » au début du mois de juin. Selon un des membres, il s’agit de l’idée la plus originale avec un potentiel de succès à l’échelle mondiale. L’auteur du projet, Petr Svobodník a reçu 100 000 couronnes (environ 3700 euros) et un support pour la publicisation de son idée.

L’application BlindShell a été créée par l’équipe de l’Université technique de Prague (ČVUT) et vise à compléter les technologies déjà présentes sur le marché qui se destinent aux personnes non-voyantes. « BlindShell » permet aux personnes non-voyantes de se servir des nouveaux téléphones portables du type Android. Une série des touches adaptées ainsi qu’un clavier spécial incorporé dans le portable facilitent l’orientation de l’usager d’un téléphone tactile.

A la différence des autres applications pour Apple, « BlindShell » propose un usage rapide et simplifiée du téléphone tactile rendant les mieux accessibles seulement les fonctions basiques du portable, comme les appels, les messages, l’enregistrement des sons et le réveil. La technologie de l’équipe tchèque est téléchargeable gratuitement en ligne, mais un investissement d’ordre des 5 euros est nécessaire pour obtenir le son en tchèque.

Parmi les 153 projets dans la compétition « Idée de l’année 2014 » se trouvaient aussi une cible électronique pour un pistolet à air comprimé ou encore un portable qui peut prendre n’importe laquelle forme et couleur.

Le chômage baisse pour de vrai

Au mois de mai, le taux de chômage en République tchèque a baissé de 0,4 point pour s’établir à 7,5%. La tendance se poursuit donc depuis le début de l’année et ne semble pas seulement imputable à un effet saisonnier également à une réelle amélioration de la situation économique.

Avec 25 000 chômeurs de moins, le nombre de personne sans emploi est désormais de 549 973 selon le Bureau du travail, qui a rendu public ces données en début de semaine. Le taux de chômage baisse ainsi continuellement depuis janvier quand il a atteint le niveau record de 8,6%, avec plus de 629 274 personnes enregistrées auprès du Bureau du travail.

Pourtant, la plupart des économistes s’attendaient à un résultat légèrement plus négatif. Comme prévu, l’effet saisonnier a joué un rôle avec des créations d’emplois de courte durée dans l’agriculture, l’hôtellerie, la restauration ou les services liés au tourisme. Et les spécialistes expliquent le différentiel entre leurs prévisions et les chiffres communiqués par le retour de la croissance économique et la hausse de la consommation des ménages, lesquels ont d’ailleurs en moyenne vu leurs revenus croître depuis le début de l’année.

Selon les données publiées la semaine dernière par l'Office tchèque des statistiques (ČSÚ), la croissance de l'économie tchèque s'est ainsi élevée à 2,5% au premier trimestre 2014 par rapport à la même période l'année précédente. C'est un chiffre largement supérieur aux prévisions et le plus important depuis trois ans. Aussi le taux de chômage devrait continuer à diminuer sensiblement ces prochains mois.

Pour autant, les inégalités géographiques persistent largement avec des régions qui peinent à achever leur transition industrielle, telle que la région d’Ústí nad Labem (11% de chômage) au nord de la Bohême, ou celle de Moravie-Silésie (10%), et des régions comme Prague (5,3%).

Le boom des microbrasseries se poursuit

Le nombre de microbrasseries continue d’augmenter en République tchèque. Depuis le début de cette année, vingt-deux nouvelles ont été ouvertes portant ainsi leur total actuel à environ 230. Les chiffres ont été communiqués récemment par la Fédération des microbrasseries de Bohême et de Moravie (ČSM).

Quarante-neuf en 2013, vingt-deux en moins d’un semestre cette année : c’est une évidence, le boom des microbrasseries en République tchèque, phénomène encore relativement récent, se poursuit. La ČSM estime aujourd’hui à 230 le nombre de brasseries locales dont la production annuelle ne dépasse pas les 10 000 hectolitres. Et d’ici à la fin de l’année, leur total devrait grimper jusqu’à 250.

La densité la plus forte de microbrasseries se trouve à Prague et dans la région de Moravie-Silésie (dans l’est du pays). Mais le développement se poursuit également dans d’autres régions jusqu’à présent un peu à la traîne, notamment comme la Bohême du Sud en 2014.

La popularité grandissante des microbrasseries s’explique d’abord essentiellement par un intérêt et une demande grandissants pour les produits régionaux et locaux, réaction à la production de masse et à la globalisation qui n’est cependant pas propre à la République tchèque. Les consommateurs tchèques, très conservateurs et très attachés à leur bière de type pils, apprennent ainsi découvrent et apprennent à apprécier différentes bières spéciales. Par ailleurs, toujours selon la ČSM, le lancement d’une microbrasserie constitue un bon investissement, la rentabilité étant estimée à quelque 10%.

De leur côté, les grandes brasseries tchèques ont commencé à réagir au phénomène et à considérer les microbrasseries comme un élément à part entière du marché. La diversité des bières proposées par ces dernières leur permet d’observer les nouvelles tendances et ainsi d’adopter leur offre. Toutefois, bien que le nombre de microbrasseries soit environ cinq fois supérieur à celui des brasseries de grande et moyenne taille, leur part dans la production totale de bière en République tchèque ne se situe qu’autour de 1%.

Un cinquième du vin vendu en République tchèque proviendrait du marché noir

Les Tchèques boivent deux millions d’hectolitres de vin par an, en tout cas selon les statistiques officielles. Selon un rapport réalisé par la Fédération des vignerons de République tchèque, un demi-million d’hectolitres supplémentaires seraient écoulés illégalement. Une autre donnée illustre l’ampleur du marché noir : alors que 200 000 hectolitres du précieux breuvage sont officiellement exportés de République tchèque, la Slovaquie en recevrait plus du double.

Le président de cette association, Tibor Nyitray, explique que les bonnes années, les vignerons tchèques sont capables de produire 700 000 hectolitres de vin. Pour satisfaire une demande presque trois fois supérieure, estimée donc à deux millions d’hectolitres, la République tchèque importe donc une grande partie des bouteilles qui rejoignent les étals des marchands.

Et sans doute parce que les Tchèques apprécient de plus en plus le liquide divin, un demi-million d’hectolitres seraient en plus vendus sur le marché noir selon Tibor Nyitray, qui estime que ce trafic n’est pas le ressort d’un seul groupe mafieux. Chaque bouteille écoulée dans l’illégalité représente une perte de 40 à 50 couronnes (1,5 à 1,8 euro) pour le trésor public. Le calcul est rapide pour le président de la Fédération des vignerons : ce demi-million d’hectolitres correspond à une perte de près de 2,5 milliards de couronnes (environ 90 millions d’euros) pour l’Etat et évidemment à un bénéfice similaire pour les trafiquants.

Un trafic qui fait beaucoup de perdants. Les vignerons souffrent de cette concurrence déloyale tandis que les consommateurs n’ont aucune garantie sur la qualité du vin qu’ils ont acquis. Tibor Nyitray explique que les contrebandiers n’ont aucun scrupule à couper leur alcool. Ils peuvent y ajouter de l’eau, du sucre ou encore du colorant dans des conditions que l’acheteur ne peut pas connaître.

La République tchèque relativement attractive pour les travailleurs hautement qualifiés

La République tchèque compte parmi les pays de l’Union européenne les plus attractifs pour les travailleurs hautement qualifiés. Les conditions d’ensemble pour obtenir un permis de travail (démarches administratives, rapidement de traitement des dossiers, montant des frais) sont parmi les meilleures, selon la dernière étude comparative réalisée par le cabinet d’audit et de conseil Deloitte.

Contrairement à ce que l’on aurait tendance à penser, travailler en République tchèque pour les étrangers, pour peu que ceux-ci soient diplômés de l’enseignement supérieur, est relativement facile. En Belgique, Finlande, Suède, Allemagne ou au Portugal, pays faisant figure de meilleurs élèves dans ce domaine, les démarches nécessaires à l’obtention d’un titre de séjour permettant d’être employé dans le pays nécessitent en moyenne entre quatre et huit semaines. En République tchèque, la même procédure demande environ huit semaines, soit un délai bien plus court qu’en Autriche voisine par exemple (vingt-quatre semaines) ou à Malte (seize semaines).

L’avantage de la République tchèque réside notamment dans l’existence d’une procédure accélérée appelée « fast track », qui permet le transfert des employés d’un investisseur étranger d’un pays à l’autre. Cette mesure concerne les travailleurs ressortissants des pays tiers de l’UE, envoyés par leurs entreprises dans leurs succursales tchèques. Grâce à cette procédure accélérée, l’obtention d’un permis de travail et d’un visa de long séjour nécessite un maximum de trente jours à compter de la date du dépôt de la demande.

Plus généralement, l’UE, malgré l’instauration de la carte bleue européenne, vise à faciliter l'entrée, le séjour et le travail des travailleurs hautement qualifiés, souffre du fait que chaque Etat membre dispose de sa propre législation en matière d’immigration professionnelle. A l’heure actuelle, des pays comme l’Australie ou le Canada, qui possèdent des systèmes d’accueil des salariés étrangers plus flexibles et rapides que l’UE, restent donc bien plus attractifs pour les travailleurs hautement qualifiés ressortissants du Brésil, de la Chine, de l’Inde ou de la Russie. Selon la législation européenne, un étranger ayant obtenu un permis de travail par exemple en République tchèque n’est pas autorisé, sur la base de ce document national, à travailler dans un autre Etat membre de l’UE.