La Tchéquie, septième plus gros exportateur d’artifices de divertissement au monde

Photo: Štěpánka Budková

Qui dit Nouvel an dit feux d’artifices et pétards en tout genre. L’occasion de s’intéresser au cas de la République tchèque, septième plus gros exportateur d’artifices de divertissement au monde et surtout, un des pays européens les plus laxistes en matière de vente de feux d’artifice de catégorie F4, soit les plus dangereux.

Photo: Štěpánka Budková

A l’instar de l’équipe municipale en place à la mairie de Prague, qui a choisi d’annuler le grand feu d’artifice du Nouvel an, de nombreuses voix se font entendre aujourd’hui pour dénoncer les effets néfastes, sonores et pour l’environnement, des pétards et autres feux colorés dans le ciel. Si la Chine a interdit les feux d’artifice dans les villes, elle continue d’inonder le monde entier de ses artifices de divertissement, caracolant en tête des exportations mondiales (84%, pour une valeur de 20 milliards de couronnes, soit près de 8 milliards d’euros).

Photo: meineresterampe,  Pixabay / CC0
La Tchéquie, petit pays s’il en est, n’en arrive pas moins à la 7e place en termes d’exportations d’artifices de divertissement dans le monde (pour une valeur de 233 millions de couronnes, soit quelques 9 millions d’euros).

Triste record : la République tchèque est le pays européen qui compte le plus grand nombre d’entreprises qui, via leur boutique en ligne, vendent librement des feux d’artifice de catégorie F4, des produits dont la dangerosité est élevée et qui sont normalement réservés aux professionnels de la pyrotechnie.

« Il existe 11 entreprises de ce type en République tchèque. Même si cela semble être un chiffre assez négligeable, il est sans équivalent au niveau européen. Selon une étude de la Commission européenne d’avril 2019, c’est le double par rapport à des pays comme la Belgique, la Lituanie ou la Slovaquie qui sont toutes en deuxième position, avec quatre entreprises similaires seulement, » détaille Tomas Ostrcil du projet L’Europe en chiffres.

Photo: Kristýna Maková
Une des raisons pouvant expliquer ce nombre élevé d’entreprises proposant illégalement à la vente des articles pyrotechniques, sont les faibles peines encourues par les vendeurs. Si au Portugal, le non-respect de la réglementation en vigueur peut conduire à une condamnation pouvant aller jusqu’à 12 ans de prison, aucune peine de ce type n’existe en République tchèque. La vente illégale d’articles pyrotechniques peut valoir à une entreprise une amende pouvant aller jusqu’à 200 000 euros, mais cette peine reste bien en-deçà de ce qui existe par exemple au Luxembourg ou ailleurs dans l’Union européenne.

A la fin de cette année, l’Inspection tchèque du commerce a lancé une série de contrôles chez les vendeurs de feux d’artifice dans toute la République tchèque, s’intéressant tout particulièrement à ceux qui ont commis des infractions par le passé ou ceux qui ont fait l’objet d’une plainte par les consommateurs.

L’utilisation de feux d’artifice est en outre interdite depuis deux ans dans les quatre parcs nationaux du pays, y compris dans les villages, hôtels et pensions situées dans ces zones naturelles protégées, sous peine d’une amende pouvant aller jusqu’à 10 000 couronnes.