L'alimentation au diapason des normes européennes

Klobásy

Depuis le 1er juillet de cette année, l'alimentation en Tchéquie a commencé à se mettre aux normes européennes. Le premier texte à entrer en vigueur concerne les viandes comme nous en avons déjà parlé. Autrement, les consommateurs auront une qualité de produits alimentaires du même niveau que dans l'Union européenne et qui touche la boulangerie, la charcuterie, la pâtisserie, sans oublier les boissons.

Depuis le 1er juillet de cette année, l'alimentation en Tchéquie a commencé à se mettre aux normes européennes. Le premier texte à entrer en vigueur concerne les viandes comme nous en avons déjà parlé. Autrement, les consommateurs auront une qualité de produits alimentaires du même niveau que dans l'Union européenne et qui touche la boulangerie, la charcuterie, la pâtisserie, sans oublier les boissons. Théoriquement, si le consommateur tchèque achète du lard, les normes locales doivent lui garantir que la denrée contienne la quantité de viande prescrite par les normes européennes, que la graisse qu'elle contient soit limitée, qu'elle ait du goût, un certain parfum et l'aspect caractéristique.

« Celui qui fabriquera et vendra en charcuterie une appellation déterminée, doit respecter la norme européenne de cette appellation. Sinon, il sera obligé de l'appeler autrement, mais il a l'obligation de faire savoir aux commerçants et aux clients qu'il ne respecte pas les normes », explique le président de l'Union des bouchers Ladislav Stenhauser.

Le fabricant est désormais contrôlé, dans ce sens, par le Service vétérinaire national, le vendeur par l'Inspection nationale agricole et alimentaire. « Un cas de violation des arrêtés concernant les produits alimentaires peut être passible d'une amende allant jusqu'à 3 millions de couronnes ( l'équivalent de 100 000 euros ) », confirme la porte-parole de l'inspection Daniela Kolejkova.

Pour le moment, producteurs et commerçants ne chiffrent pas quelle sera l'influence des nouvelles normes dans les prix des produits alimentaires. Ils augmenteront de 5, de 10 ou de 15%, on ne sait pas. « Un saucisson fabriqué vraiment à base de viande est certainement plus cher que celui fabriqué à base de soja ou de hachis de volaille, qui contient des restes de viande, de l'os et de la peau hachés. Il restera toujours, sur les étales des magasins, de la marchandise moins chère mais d'une qualité inférieure. A condition que le client en soit informé. Nous voulons que le client puisse distinguer la marchandise selon la qualité. Les fabricants qui utilisent les succédanés peuvent le tromper », dit le chef de la Chambre pour l'alimentation.

Les chaînes commerciales qui, dans la lutte concurrentielle, ne font que baisser les prix des produits alimentaires, au plus bas, ne protestent pas pour le moment contre les normes de l'Union. « Nous ne prévoyons pas une augmentation à cause des arrêtés, car nous nous efforçons dores et déjà à surveiller la qualité de la marchandise », déclare le directeur du réseau des supermarchés Globus, Petr Vyhnalek.

Tous les commerçants ne sont pas forcément contents de l'institution des normes européennes. Le Ministère a voulu mettre l'arrêté en vigueur déjà à la mi-mai, mais il a attendu de voir si la société Kostelecké uzeniny, le plus grand fabricant dans ce domaine, va le soutenir. Cette dernière n'a pas apprécié qu'elle ne puisse plus utiliser un hachis hétérogène.« Notre hachis est de bonne qualité, il ne contient que la viande de poulet qui, après le dépeçage, reste sur la carcasse. La norme devrait être plus souple. Et nous ne devrions pas nous disputer entre nous sur la scène locale, alors que tous les fabricants nationaux sont menacés par la concurrence étrangère », dit la directrice du marketing de Kostelecke uzeniny Vladka Pivonkova.

Où en est exactement la situation sur le terrain aujourd'hui ? C'est assez surprenant, tellement le changement aura été rapide. Mais, aujourd'hui, en Tchéquie, on peut acheter, dans une charcuterie de quartier, du saucisson, par exemple, au même goût que le saucisson qu'on achèterait à Paris. Des fiefs de résistance héritage de l'alimentation prolétaire de masse de style communiste subsistent. Ils subsistent et avec eux des dinosaures des temps anciens qui essayent de se maintenir à la faveur de certaines habitudes alimentaires.

Mais le marché est impitoyable. Aucune situation de monopole ne résistera, face à l'ouverture du marché à la concurrence et la multiplicité des artisans en charcuteries et des petites unités de fabrication, en train de voir le jour déjà, quoique lentement, freinés par le manque de locaux, et qui vont offrir et offrent des produits de grande qualité à des prix très étudiés.

Ils ont d'autant plus de chance de réussir que le consommateur tchèque a démontré qu'il est un consommateurs de goût, amateur de la bonne chère et qui ne rechigne pas à tirer un peu plus sur la tirelire quand le jeu en vaut la chandelle. Mais il y a d'autres facteurs incitateurs.

Un yaourt, un petit pain ou un pâté qu'ont-ils en commun ? Une chose, certainement : Si leurs fabrican*ts voudront obtenir au moins un petit soutien de l'Etat, ils seront obligés de fabriquer leurs produits à partir des produits locaux au moins à 90 % et produire selon les normes de production prévues par la loi. L'Etat accepte de subventionner, mais il veut le faire sous garantie de la loi. Il existe ce qu'on appelle le "Programme national de soutien aux produits alimentaires locaux", préparé par le Ministère de l'Agriculture. Il est indiqué, dans ce programme, les conditions selon lesquelles l'Etat peut aider à la propagation des aliments tchèques dans la concurrence européenne. Ce qui est rassurant pour le consommateur tchèque et européen, c'est que ces produits, ainsi subventionnés par l'Etat tchèque, porteront un label de qualité sous garantie du gouvernement.

Après l'entrée dans l'Union européenne, c'est l'Agence de marketing qui aidera à faire la publicité pour les aliments tchèques. Le ministère a débloqué, cette année, pour sa création, 20 millions de couronnes. Quelque 200 millions de couronnes seront débloqués chaque année pour le fonctionnement de cette agence.

Auteur: Omar Mounir
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