Le gouvernement n’augmentera finalement pas le minimum vital

Photo: Kristýna Maková

Après s’être engagé à augmenter différents minimas sociaux, notamment le salaire minimum et les pensions de retraite, le gouvernement de Bohuslav Sobotka a décidé de faire marche arrière en ce qui concerne le minimum vital et le minimum d’existence dont les niveaux resteront inchangés en 2015. L’opposition de droite applaudit, celle de gauche critique une décision annoncée par la ministre du Travail et des Affaires sociales, la sociale-démocrate Michaela Marksová, officiellement pour « motiver les gens à chercher du travail ».

Photo: Kristýna Maková
Ces prestations sociales, censées couvrir les besoins vitaux des individus qui ne disposent pas de revenus, sont bien loin du seuil de pauvreté, qui est de 9600 couronnes en République tchèque, soit environ 350 euros. Le minimum vital culmine ainsi à 3410 couronnes (124 euros), le minimum d'existence ne dépasse pas les 2200 couronnes (80 euros). Aussi, la coalition gouvernementale avait dans un premier temps annoncé une hausse de 5,3% de ces allocations, une proposition qui restera finalement lettre morte.

Michaela Marksová a expliqué qu’en renforçant parallèlement le salaire minimum, à 9200 couronnes, soit toujours en deça du seuil de pauvreté, il s’agissait de « motiver les gens à chercher du travail plutôt que de se satisfaire des allocations ». Le discours a changé puisque quand la hausse était encore d’actualité, la ministre sociale-démocrate estimait que « pour ce groupe de gens avec les revenus les plus faibles, chaque couronne est importante ».

La mesure ne faisait pas l’unanimité au sein de la coalition gouvernementale. Ainsi, Jan Volný, du mouvement libéral ANO, est satisfait de son retrait, également au motif « du soutien à la recherche de travail ». Cette position n’est pas partagée par l’ancien syndicaliste Jaroslav Zavadil, indépendant qui siège à la Chambre des députés sous l’étiquette sociale-démocrate, président de la commission parlementaire sur la politique sociale, et qui entend bien demander des comptes au gouvernement.

Les propos du premier sont soutenus par l’opposition de droite en la personne de l’ancien ministre des Finances, le conservateur TOP 09 Miroslav Kalousek, qui ne voit aucune justification à la hausse des minimas sociaux en période d’inflation très basse. Le second est rejoint par les communistes, pour qui le cabinet de Bohuslav Sobotka s’apprête à décevoir l’électorat de gauche.