Les syndicats tchèques en faveur d’une réorientation de la politique économique tchèque

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Produire plus de biens à haute valeur ajoutée, renforcer la couronne ou bien augmenter les salaires pour se rapprocher des standards ouest-européens, telles sont quelques-unes des orientations que devrait prendre la République tchèque selon la Confédération tchéco-morave des syndicats (ČMKOS). La plus grande centrale syndicale tchèque, une organisation qui rassemble plus de 300 000 membres, présentait ce jeudi un programme intitulé « Vision », qui appelle le gouvernement tchèque à engager une nouvelle politique économique.

« Un sous-traitant de sous-traitant de sous-traitant pour des pays étrangers », voilà la définition qui correspond actuellement le mieux à la Tchéquie selon le président de la structure syndicale Josef Středula. D’après lui, la République tchèque prend du retard sur les pays les plus développés et est rattrapée par des pays qui peuvent prétendre à sa place dans la répartition spatiale de la production. Déjà en septembre dernier, il rappelait que l’espoir qui prévalait en 1989 de rattraper en quelques années les pays occidentaux était aujourd’hui largement déçu. Josef Středula indiquait qu’au rythme actuel, il faudrait 115 ans pour que la Tchéquie rattrape le niveau économique de ses voisins, l’Autriche et l’Allemagne.

Pour remédier à cette situation, qui pourrait conduire à une paupérisation des travailleurs du pays selon le syndicaliste, son organisation préconise de concentrer les efforts sur les secteurs spécialisés, sur la formation de personnes très qualifiées, sur l’innovation, afin de développer un secteur industriel et des services à haute valeur ajoutée. La Confédération recommande également de limiter les exportations de certaines matières premières afin qu’elles soient transformées sur place, en République tchèque.

L’autre piste à suivre selon Josef Středula, c’est d’augmenter la rémunération des salariés tchèques afin de se rapprocher des niveaux observés dans les pays occidentaux. Pour cela, il conviendrait d’une part d’augmenter les salaires mais aussi de renforcer la couronne tchèque face à l’euro. Le syndicat recommande de consolider la couronne à hauteur de 20%. Or c’est précisément la politique inverse que mène depuis novembre 2013 la Banque centrale tchèque. L’institution monétaire tchèque entend maintenir ce cours à hauteur de 27 couronnes pour un euro, au moins jusqu’à la mi-2016.