Lutte contre la sécheresse : l’Etat lance un programme de récupération de l’eau de pluie

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« Dešťovka » - en tchèque ce mot désigne, outre le ver de terre, un programme gouvernemental dont l’objectif est de motiver les Tchèques à récupérer les eaux pluviales. Utiliser l’eau de pluie permet de réduire la consommation d’eau potable et, par conséquent, de réaliser des économies substantielles. Comme annoncé ce jeudi par le ministre de l’Environnement Richard Brabec (ANO), l’Etat tchèque entend investir 100 millions de couronnes (environ 3,7 millions d’euros) afin d’encourager les Tchèques à se servir de l’eau de pluie notamment pour alimenter leurs toilettes et arroser leurs jardins.

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D'ici le 29 mai prochain, les Tchèques peuvent déposer une demande de subvention d'un montant de 20 à 60 000 couronnes (entre 740 et 2 200 euros) destiné à l’achat de l’équipement technique, par exemple des citernes d’arrosage, des installations de récupération d’eau, mais aussi ceux de traitement des eaux usées qui peuvent ensuite être réutilisées à des fins domestiques. Ce programme s’inscrit dans le cadre de la stratégie gouvernementale de lutte contre la sécheresse. Comme indiqué par le ministre Richard Brabec, la République tchèque est bien préparée aux inondations, mais pas à un déficit d’eau. Toujours selon le ministre de l’Environnement, les Pragois consomment à eux seuls jusqu’à 12 milliards de litres d’eau potable par an comme eau des toilettes, ce qui correspond aux besoins des Européens en eau potable pour cinq jours.

...seuls les Pragois consomment jusqu’à 12 milliards de litres d’eau potable comme eau des toilettes...

A en croire les donnes publiées par le Service tchèque de géologie, près de deux tiers du territoire tchèque pourraient être gravement touchés par la sécheresse en raison de la diminution des réserves d’eaux souterraines. Si l’Etat entend construire deux barrages de rétention des eaux d'ici 2022, il veut aussi se concentrer désormais sur le soin de la terre dans toute sa complexité, terre endommagée, pendant plusieurs décennies, par son exploitation. Par exemple, la collectivisation des terres imposée après la Deuxième Guerre mondiale par le régime communiste serait à l’origine de la disparition d’une grande partie des mouillères, ces zones humides et marécageuses qui permettent à l’eau de circuler de manière naturelle.