Provence Nature : « Montrer aux clients tchèques l'esprit des marchés de Provence et la qualité des produits »

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Un peu de soleil dans cette rubrique économique aujourd'hui avec la boutique Provence Nature qui importe des produits régionaux du sud de la France en République tchèque. Markéta Kadlecová travaille pour la boutique Provence Nature et nous présente ses activités.

Bonjour Markéta Kadlecová, nous nous trouvons dans le magasin Provence Nature, dans le quartier de Smíchov à Prague, à deux pas du grand carrefour commercial d'Anděl. Que trouve-t-on dans votre magasin Provence Nature ?

« On trouve douze catégories de produits. D'abord, on s'est orienté vers les huiles d'olives et les olives qui sont d'après nous quelque chose de très typique du sud de la France. Au fur et à mesure, nous avons élargi notre gamme de produits. Nous avons plus de vin qu'au départ, nous avons des confitures qui sont très appréciées par les Tchèques parce que la qualité est meilleure que ce qu'on peut trouver en République tchèque actuellement. Nous avons du riz de Camargue donc ce ne sont pas seulement des produits de Provence, mais on élargit pour apporter des produits de qualité. Nous avons du foie gras qui vient plutôt de l'ouest de la France, parce que nous avons trouvé un bon fabriquant de foie gras non seulement de canard mais aussi d'oie. Nous avons du thé, des épices. »

Donc toute une gamme de produits, des spécialités locales ou régionales. L'idée était d'orienter, au départ, les clients vers des produits régionaux provençaux. D'où vient ce projet, depuis quand existe ce magasin, qui a eu l'idée d'importer ces produits provençaux ?

« Effectivement, au départ, c'était des produits de Provence parce que les propriétaires du magasin passent depuis de nombreuses années leurs vacances en Provence ou en Camargue. Ils adorent les marchés, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, à Salon-de-Provence. Les produits là-bas sont de haute qualité et ils voulaient apporter en République tchèque ces produits aux clients tchèques pour leur montrer l'esprit de ces marchés et la qualité des produits. »

Ce sont donc des produits artisanaux provençaux. La « marque Provence » est-elle connue par les Tchèques ? Savent-ils où se trouve la Provence et connaissent-ils ce qu'ils vont trouver dans votre magasin ?

« Je pense que la Provence est très aimée par les Tchèques, c'est vraiment une région de rêve. Beaucoup d'entre eux voudraient y passer leur retraite, c'est une région adorée, tout comme ses produits, qui viennent du sud de la France. Les vins sont très connus, les terrines, les épices de Provence etc. Les Tchèques ont des notions de ces produits et c'est la raison pour laquelle on voulait leur procurer un peu de Provence en République tchèque, au centre de Prague. »

Parmi les produits présentés, il y a donc de l'huile d'olive ou des tapenades. Ces produits sont-ils connus des clients tchèques et qui sont vos fournisseurs pour ces produits très typiques et fabriqués de façon artisanale ?

« Je dirais que le vin et les olives sont assez connus. Mais par exemple les tapenades sont des nouveaux produits qui sont nouveaux, qu'il faut montrer au client et qu'il faut leur faire goûter. Nous achetons les huiles d'olive et les olives à trois petits distributeurs, trois familles, qui ont leur propre plantation d'olivier. Ce sont vraiment des fabricants locaux. Il y a des produits comme les épices, les confitures ou les vins qui sont connus mais il y a ensuite des nouveautés, comme des olives confites au sucre qu'il faut faire goûter. »

Les tapenades sont des mets assez particuliers au goût plutôt spécial. Les premières réactions sont-elles bonnes ?

« Les réactions sont assez bonnes je pense. Les gens aiment les nouveautés et aiment découvrir les nouveaux produits. Ils ne veulent pas seulement de la cuisine tchèque, italienne ou chinoise mais ils veulent découvrir ce qui n'est pas loin de chez nous mais qui n'est pas très connu. Les foies gras sont à la mode, ça commence aussi avec les tapenades. »

Le magasin a ouvert il y a tout juste un an. Comment se développe votre activité ?

« Il y a des hauts et des bas. Cela marche aussi par le bouche à oreille. Comme nous ne sommes pas situés sur la rue principale, nous devons nous faire connaître par différents moyens. Nous étions présents à plusieurs foires, à plusieurs marchés à Holešovice. Vraiment, il faut se rapprocher des gens, leur faire goûter les produits et ça marche de mieux en mieux donc nous sommes très contents. Nous avons commencé avec la boutique mais nous nous orientons maintenant vers le commerce de gros. On a mis en place une boutique en ligne, en janvier 2011. Cela fait donc déjà un an et cela permet aux gens de tout le pays de pouvoir commander ces produits. Puis nous distribuons dans les bars à vin, dans les spécialités gourmandes, dans les magasins bio dans toute la République tchèque. On s'oriente donc vers cette distribution en gros, pas uniquement dans le magasin. »

Nous nous trouvons dans un quartier proche du lycée français de Prague, et par conséquent assez peuplé de Français expatriés. Constituent-ils une partie importante de votre clientèle ?

« Oui, je dirais que la moitié de nos clients sont des Français qui vivent à Prague parce que la communauté française est quand même assez grande. L'autre partie de notre clientèle est composée de Tchèques qui soit ne connaissent pas du tout la Provence et veulent découvrir ces produits, ou soit n'ont pas eu le temps d'acheter les cadeaux ou tout ce qu'ils avaient besoin lorsqu'ils étaient en Provence et ils viennent donc le chercher chez nous parce qu'ils vont trouver ici des produits provençaux authentiques. Il y a donc plusieurs catégories de clients. »

Ces produits, qui sont des produits gastronomiques donc plus chers que des produits de base, sont-ils abordables pour les portes-monnaies tchèques ?

« Je dirais qu'on peut trouver des terrines ou des vins à des prix très abordables, qu'on peut se procurer plusieurs fois par semaine. Ensuite il y a du vin bio de haute qualité, du foie gras, ou du champagne qui sont des produits qu'on achète comme cadeau, ou à Noël. »

A Prague, et sans doute dans toute la République tchèque, on voit de plus en plus de magasins de produits gastronomiques et artisanaux qui ouvrent. Cela fait-il partie à votre avis de changements de modes alimentaires des Tchèques ?

« Comme je l'ai dit, je pense que la mode n'est pas seulement la cuisine italienne, tchèque ou chinoise. Il y a beaucoup de magasins avec des délicatesses italiennes. Je pense que c'est à la mode de découvrir d'autres cuisines moins connues. »

Avez-vous des concurrents sur le marché tchèque qui importent des produits provençaux ou êtes-vous encore les seuls dans cette « niche » ?

« Je pense que nous sommes les seuls à nous orienter sur cette région de Provence. Bien sûr, il y a beaucoup de distributeurs de vin français, il y a des distributeurs de délicatesses italiennes, mais nous essayons de nous concentrer sur la Provence et le sud de la France pour apporter une gamme complexe de produits. »