Un cinquième du vin vendu en République tchèque proviendrait du marché noir

bor Nyitray, photo: SVČR

Les Tchèques boivent deux millions d’hectolitres de vin par an, en tout cas selon les statistiques officielles. Selon un rapport réalisé par la Fédération des vignerons de République tchèque, un demi-million d’hectolitres supplémentaires seraient écoulés illégalement. Une autre donnée illustre l’ampleur du marché noir : alors que 200 000 hectolitres du précieux breuvage sont officiellement exportés de République tchèque, la Slovaquie en recevrait plus du double.

Tibor Nyitray,  photo: SVČR
Le président de cette association, Tibor Nyitray, explique que les bonnes années, les vignerons tchèques sont capables de produire 700 000 hectolitres de vin. Pour satisfaire une demande presque trois fois supérieure, estimée donc à deux millions d’hectolitres, la République tchèque importe donc une grande partie des bouteilles qui rejoignent les étals des marchands.

Et sans doute parce que les Tchèques apprécient de plus en plus le liquide divin, un demi-million d’hectolitres seraient en plus vendus sur le marché noir selon Tibor Nyitray, qui estime que ce trafic n’est pas le ressort d’un seul groupe mafieux. Chaque bouteille écoulée dans l’illégalité représente une perte de 40 à 50 couronnes (1,5 à 1,8 euro) pour le trésor public. Le calcul est rapide pour le président de la Fédération des vignerons : ce demi-million d’hectolitres correspond à une perte de près de 2,5 milliards de couronnes (environ 90 millions d’euros) pour l’Etat et évidemment à un bénéfice similaire pour les trafiquants.

Un trafic qui fait beaucoup de perdants. Les vignerons souffrent de cette concurrence déloyale tandis que les consommateurs n’ont aucune garantie sur la qualité du vin qu’ils ont acquis. Tibor Nyitray explique que les contrebandiers n’ont aucun scrupule à couper leur alcool. Ils peuvent y ajouter de l’eau, du sucre ou encore du colorant dans des conditions que l’acheteur ne peut pas connaître.