Vers la fin des « enseignants à bas-coûts » en Tchéquie ?

Photo: ČTK/Michaela Říhová

La grève de mercredi dans l’enseignement public a fait l’objet de quelques échanges d’amabilité entre le gouvernement et les syndicats. En jeu : la rémunération des enseignants, qui sont relativement beaucoup moins bien payés en Tchéquie que dans les autres pays d’Europe.

Photo: ČTK/Michaela Říhová

Au-delà des polémiques sur l’évaluation du nombre d’établissements qui ont participé – d’une manière ou d’une autre – à la grève de ce mercredi dans les écoles publiques, le mouvement a eu le mérite de remettre sur le tapis le sujet douloureux du niveau des salaires des enseignants tchèques en maternelle, dans le primaire et le secondaire.

Au printemps dernier, le gouvernement dirigé par Andrej Babis (ANO) prévoyait d’augmenter les salaires du secteur de 15%. Pourtant, dans le projet de loi sur les finances publiques pour l’année 2020, il n’est plus question que d’une augmentation globale de 10%, soit 11 milliards de couronnes supplémentaires pour cette ligne budgétaire. Cela signifie concrètement une augmentation de 8% du salaire de base, alors que les syndicats réclament que l’augmentation de ce salaire de base doit être de 10%.

Robert Plaga,  photo: ČTK / Michal Krumphanzl
Habillés d’un T-Shirt sur lequel il était inscrit « #konecLevnychUcitelu (#FindesEnseignantsaBasCouts), les responsables syndicaux de l’Education nationale ont fait savoir que leur mouvement était justifié et qu’il avait été suivi également dans des écoles où il n’y a pas d’organisations syndicales.

Le ministre de l’Education, Robert Plaga (ANO), a estimé quant à lui que la grève était une « débâcle » pour les syndicats, tout en affirmant « comprendre la frustration des enseignants, que l’on méprise depuis vingt ans ».

Les comparaisons internationales vont dans ce sens : selon l’OCDE, les enseignants sont ici les moins bien payés relativement (à peine 61% du salaire moyen des diplômés de l’enseignement supérieur en Tchéquie), tandis que leurs confrères des pays de la région, Slovaquie comprise, s’en sortent mieux - beaucoup mieux parfois comme en Allemagne (99%) ou même au Luxembourg (200%).