Cinéma : Karlovy Vary, c’est parti !

Photo: Ian Willoughby

Cérémonie d’ouverture ce vendredi du Festival international de Karlovy Vary, l’événement majeur pour le cinéma organisé tous les ans dans la station thermale de Bohême de l’Ouest. Un tapis rouge, des stars, des paillettes et des fêtes, mais aussi et surtout des dizaines de films et des centaines de projections, accessibles à un public toujours aussi enthousiaste.

Photo: Ian Willoughby

Pour cette 54è édition la grande vedette américaine invitée pour l’ouverture est l’actrice Julianne Moore. Pour le directeur artistique du festival, il s’agit d’une très belle « prise ».

Karel Och : « C’est énorme. C’est énorme et il faut savoir que cela fait déjà quatre ou cinq ans que nous travaillons pour faire venir Julianne Moore. C’est évidemment une actrice qui travaille beaucoup et cela n’a pas été possible de la faire venir avant, même si elle et sa famille ont toujours voulu venir au festival. »

« Nous sommes comblés qu’elle puisse être là maintenant. C’est une grande star et une actrice incroyable. »

Karel Och,  photo: Ian Willoughby
Près de 200 films sont au programme du festival, avec plusieurs sections compétitives et de nombreuses œuvres hors-compétition, avec une section particulière en pour cette édition 2019, trente ans après la révolution de Velours et la chute du communisme.

Karel Och : « C’est notre manière un peu spéciale de rappeler au monde que cela fait trente ans qu’on s’estdébarrassé des communistes – pas entièrement mais au moins formellement. Nous avons donc décidé d’inclure dans notre programmation sept films tournés dans les trois premières années après la chute du communisme, juste pour faire revivre l’atmosphère particulière de ces années avec la liberté soudaine et son influence sur la cinématographie de l’époque. Ce sont des films de jeunes réalisateurs qui débutaient à l’époque ou de réalisateurs déjà confirmés comme Jan Němec ou Věra Chytilová. »

Julianne Moore avec son époux Bart Freundlich,  photo: ČTK/Slavomír Kubeš
« Les réalisateurs ne craignaient pas à l’époque de pousser très loin la caricature de certains personnages, de certains aspects de la société, de la politique etc. Ils étaient en fait assez courageux et c’est un peu notre message à la jeune génération de cinéastes : n’ayez pas peur, allez-y à fond, soyez punk, soyez rock’n’roll et faites-le. »

« Parce que c’est ce que ces films ont apporté. Beaucoup de gens seront contents de revoir ces films, comme nous, qui avions une quinzaine d’années à l’époque. Mais entretemps nous avons toute une génération de festivaliers qui n’étaient pas nés à la sortie de ces films. Ils vont peut-être les voir pour la première fois et je suis curieux de voir leur réaction. »

Photo: ČTK/Slavomír Kubeš
Le public du festival de Karlovy Vary est en effet de manière générale un public jeune et très enthousiaste. Le quotidien britannique The Guardian classe cette année le rendez-vous tchèque parmi les six festivals de cinéma à visiter, avec une mention spéciale pour le caractère accessible de Karlovy Vary, même pour les budgets les plus réduits, et décrit une atmosphère ressemblant « plus à Glastonbury qu’au festival de Cannes ».

Pour ce qui est du budget total de ce festival, son président parle d’un montant avoisinant les six millions d’euros, dont environ le tiers est financé par l’Etat. « Ça dépend aussi des billets d’avion à acheter et d’où viennent les invités », indique Jiří Bartoška, qui précise en souriant toujours recommander à son équipe « de les faire venir de Londres ou de Paris, c’est moins cher ».

Pour tous les détails sur le programme du festival, qui se termine le 6 juilet : https://www.kviff.com