Commission tchèque pour l’UNESCO : 20 ans au service du patrimoine

Les jardins de Kroměříž, photo: CzechTourism

L’UNESCO a été fondé par vingt-et-un États en 1946, et la République tchécoslovaque en faisait partie. Siégeant à Paris, l’UNESCO, compte à présent 195 États membres, ainsi que huit membres associés, et un de ses buts principaux a trait à la préservation du patrimoine mondial. La République tchèque compte à l’heure actuelle douze sites inscrits au patrimoine mondial, tous culturels. Le mérite revient également à la Commission tchèque pour l’UNESCO, qui fête ce dimanche 1er juin, les vingt ans de sa création.

Les jardins de Kroměříž,  photo: CzechTourism
La villa Tugendhat à Brno, le paysage culturel de Lednice-Valtice, les jardins et le château de Kroměříž ou le château de Litomyšl, tels sont quelques-uns des sites tchèques inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les premiers sites de République tchèque, à savoir les trois centres historiques de Český Krumlov, Telč et Prague, y ont été inscrits dès 1992. Ils seront suivis par neuf autres sites dans les années 1990 et au début des années 2000. Depuis sa création le 1er juin 1994, la Commission tchèque pour l’UNESCO a pour tâche principale de servir de médiateur entre l’UNESCO, les institutions nationales et les spécialistes dans différents domaines. Si la Commission célèbre ses vingt ans d’existence ce dimanche, depuis 2003, aucun nouveau monument n’a été rajouté sur la liste. Le quartier juif avec la basilique Saint-Procope de Třebíč a été, en 2003, le dernier site inscrit. Responsable du Secrétariat de la Commission tchèque pour l’UNESCO, Karel Komárek a expliqué les raisons de cette stagnation:

« Ce projet du patrimoine culturel de l’UNESCO a un prestige colossal. Il est nécessaire de prendre conscience du fait, qu’à l’époque où nous commencions à soumettre les premiers monuments historiques, c’est-à-dire en 1991, le nombre de demandes a été considérablement plus petit. Par exemple, nous avons réussi à faire inscrire dans la même année, en 1994, trois sites historiques ; phénomène désormais exceptionnel à l’heure actuelle. Mais cela a également été déterminé par le fait que nous avions quoi proposer, il s’agissait de sites tout à fait uniques.. Entre-temps, le programme a bénéficié d’un succès colossal. »

La villa Tugendhat,  photo: Barbora Kmentová
Le nombre d’Etats voulant inscrire leurs monuments nationaux sur la liste du patrimoine est donc en hausse, et la République tchèque doit faire face à une concurrence ardue. Mis à part la liste officielle, il existe également une liste indicative de 17 sites mis en attente. Quells sont donc les monuments historiques qui devraient nouvellement faire partie de la liste ? Karel Komárek précise :

« Nous préparons également une liste de monuments en coopération avec d’autres pays, ce qui représente une des possibles voies pour les faire inscrire au patrimoine. A l’heure actuelle, la République tchèque prépare une nomination conjointe relative à des villes thermales européennes, et je crois bien que cette demande a de grandes chances d’aboutir, dans la mesure où il s’agit d’une nomination commune. Puis en coopération avec l’Allemagne, nous préparons l’inscription des monts Métallifères, un patrimoine qui est étroitement lié à l’activité minière dans la région. »

Les chances d’inscription de nouveaux sites au patrimoine culturel mondial sont alors faibles, car seuls 40 sites du monde entier peuvent être soumis à approbation chaque année. Or, tous ne risquent pas d’être automatiquement approuvés. De surcroît, chaque pays ne peut déposer qu’un dossier par an, concernant un site en particulier. Si l’inscription des centres historiques des villes est difficile en raison de la concurrence, selon Karel Komárek une plus grande facilité d’inscription peut concerner des monuments historiques industriels. Et quels sont les avantages réels de l’appartenance d’un site à la liste de l’UNESCO ? Karel Komárek dévoile :

Český Krumlov,  photo: Martina Schneibergová
« Cette mention n’apporte pas de automatiquement de l’argent, mais essentiellement du prestige. D’un autre côté, il existe des fonds du patrimoine mondial, qui sont utilisés pour des monuments qui ont certaines difficultés. Par exemple, 75 000 dollars ont été récemment approuvés pour le renouvellement du parc de Průhonice, saccagé par les inondations. Par le passé, nous avons également reçu des subventions pour les villes de Český Krumlov et Prague, suite aux inondations de l’année 2002. »

Comptant 50 membres, la Commission tchèque est composée de représentants des ministères ainsi que de représentants d’autres institutions importantes, à la fois gouvernementales ou non-gouvernementales, telles que l’Académie des Sciences tchèque ou le Comité d’Helsinki, et qui coopèrent de façon constante avec le bureau du Secrétariat à Paris. Outre les affaires culturelles, la Commission tchèque pour l’UNESCO souhaite porter plus d’intérêts à la question de l’éducation, une des priorités pour les années à venir.