Cordes en Ballade : la musique tchèque à l’honneur en Ardèche

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Du 2 au 14 juillet, le festival Cordes en Ballade sillonne l’Ardèche et propose de nombreux concerts, profitant de l’abondance du patrimoine local, propice à la musique et aux voix. Né à l’initiative du Quatuor Debussy, il met cette année la musique tchèque à l’honneur. Christophe Collette, premier violon et directeur artistique du festival rappelle son historique.

Christophe Collette,  photo: Frédéric Jean
« On en est à la douzième édition de Cordes en Ballade. Le festival est né de la volonté du Quatuor Debussy de bâtir quelque chose un peu à son image, de ce qu’il aime d’une présentation, d’une soirée à proposer au public. C’est aussi né de la volonté de se poser pendant une quinzaine de jours et de transmettre à de jeunes quatuors à cordes ce que nous avons appris de nos grands maîtres. »

Cette année, vous avez mis à l’honneur la musique tchèque. Pourquoi ce choix ?

« Parce que pour nous la République tchèque est quand même une des patries fondamentales du quatuor à cordes, c’est quand même un festival dédié aux quatuors à cordes. Quand on parle de cela, il y a plusieurs nations qui viennent à l’esprit parmi lesquelles, bien entendu, la République tchèque, avec tout ce que ça comporte, historiquement, au niveau des compositeurs et des ensembles qui ont énormément fait pour le quatuor à cordes. »

Pour parler des ensembles justement, vous invitez un quatuor tchèque, le quatuor Škampa...

Le quatuor Škampa,  photo: Jakub Ludvík,  www.skampaquartet.cz
« Un de nos grands plaisirs dans le festival, c’est d’inviter d’autres quatuors, pour nous, pour les entendre et les présenter au public, et que la quinzaine de quatuors invités puisse rencontrer un autre ensemble et profiter de ses conseils. Dans une thématique tchèque, il était clair que nous allions inviter un quatuor tchèque. Là on avait un peu l’embarras du choix car c’est un pays qui regorge de talents incroyables. En France on a beaucoup l’habitude d’entendre ce que j’appelerais le « trio tchèque » avec les Kocian, Pražák et Talich, qui sont des quatuors pour lesquels on a une grande admiration. Mais on avait envie de faire découvrir au public français un autre quatuor tchèque, peut-être plus jeune. Il y a deux ensembles que nous avions croisés lorsqu’on était jeune quatuor il y a une vingtaine d’années, soit auprès des grands maîtres que l’on fréquentait, soit dans les concours internationaux. Dont le quatuor Škampa sur lequel notre choix s’est porté. »

Vous mettez évidemment à l’honneur les compositeurs : Janáček, Martinů, Dvořák, Smetana. En plus cette année, on célèbre les 50 ans de la disparition de Martinů... Comment avez-vous préparé la programmation ?

« En terme de diffusion, de concerts, le festival est basé surtout sur deux week-ends. Le week-end d’ouverture, les 2, 3 et 4 juillet, où c’est nous qui ouvrons avec des invités qui sont plus des solistes. Là, on n’a pas fait 100% tchèque. On impulse la dynamique tchèque et on fait aussi la deuxième dynamique du festival autour des cordes graves, c’est-à-dire contrebasse et violoncelle. Il y a une œuvre tout à fait symbolique qui marie la contrebasse et l’aspect tchèque, c’est le Quintette de Dvořák. C’est un peu notre œuvre de départ. Le deuxième week-end, c’est là qu’interviendra le Quatuor Škampa, là on est quasiment 100% tchèque. On leur a demandé de mélanger des quatuors et des compositeurs très connus, comme Smetana et le quatuor de Ma vie, ou Dvořák, mais aussi de nous faire découvrir d’autres compositeurs comme Josef Suk qu’on n’entend à notra avis pas assez en France. Il y a Martinů en effet aussi. Le nom est connu, mais ses quatuors à cordes ne sont pas assez joués, alors qu’il y en a beaucoup – sept ou huit je crois. Et puis un peu de musique contemporaine aussi : on demande à chaque ensemble de venir nous présenter une œuvre pour avoir une idée de la musique contemporaine du pays. Ce sera fait avec une œuvre de Pavel Fišer. »

Le festival Cordes en Ballade, c’est à travers l’Ardèche du 2 au 4 juillet. A noter que le 3 juillet, le Quatuor Debussy retrouvera la Maîtrise de la Loire pour interpréter entre autres une oeuvre intitulée le Kaddish de Terezín, hommage aux enfants déportés que Pascal Amoyel a composé en 2009.

Plus d’infos : www.cordesenballade.com