Coronavirus : trois ressortissants tchèques dans la ville chinoise placée en quarantaine

Photo: ČTK/AP/Ahn Young-joon

Alors que des millions de personnes sont désormais confinées dans la province du Hubei, en Chine, où l’épidémie de pneumonie à coronavirus se propage à toute vitesse, les autorités sanitaires chinoises et internationales se mobilisent. En République tchèque aussi, on suit l’évolution de la situation de très près, d’autant que trois ressortissants tchèques se trouvent actuellement dans la ville de Wuhan, foyer du virus.

Photo: ČTK/AP/Ahn Young-joon

Au moins 26 morts et près de 1 000 cas de contamination recensés en Chine, quelques cas détectés aux Etats-Unis et dans plusieurs pays d’Asie : le coronavirus n’a pas encore été déclaré risque sanitaire mondial par l’Organisation mondiale de la Santé, comme elle l'a fait savoir jeudi, mais la communauté internationale est sur le qui-vive après l’apparition de ce virus d’origine animale et jusqu’alors inconnu. Srđan Matić est le directeur du bureau de l’OMS à Prague :

« Ce virus se transmet via des gouttelettes, c’est-à-dire en toussant, en éternuant, en étant au contact proche d’autres personnes. Mais on peut supposer qu’il y a actuellement bien plus de cas réels de contamination que ceux qui ont été diagnostiqués et déclarés. »

Tomáš Petříček,  photo: ČTK/AP/Virginia Mayo
C’est dans la ville de Wuhan, capitale de la province de Hubei, en Chine, que se trouve le cœur de l’épidémie. C’est aussi là que vivent trois ressortissants tchèques, deux étudiants et un expatrié de longue date, a fait savoir le ministre des Affaires étrangères Tomáš Petříček :

« Notre consulat à Pékin est en contact avec ces trois personnes. Nous nous efforçons de négocier avec les autorités chinoises la possibilité de les transférer ailleurs. Mais je ne peux pas garantir que ce soit possible. En ce qui concerne les deux autres régions concernées, nous n’avons actuellement pas d’information sur la présence de citoyens tchèques sur place. »

Pour l’heure les autorités tchèques n’ont pas demandé aux touristes d’annuler leur voyage en Chine, puisque l’épidémie ne concerne qu’une partie seulement du territoire. Jeudi, le ministère des Affaires étrangères a toutefois recommandé d’éviter la province touchée, et tout particulièrement la ville de Wuhan qui, placée en quarantaine, a vu son aéroport fermé et ses transports publics interrompus.

« Si, malgré les risques, quelqu’un décidait de se rendre dans les zones concernées, il faudrait que la personne prenne des précautions en conséquence. »

Eva Gottvaldová,  photo: ČTK/Ondřej Deml
Eva Gottvaldová est vice-ministre de la Santé et hygiéniste en chef pour la République tchèque. Les précautions à prendre sont en partie les mêmes que pour toute maladie respiratoire : bien se laver les mains, porter un masque, mais aussi, pour la zone touchée par le virus, éviter les lieux de grande concentration de personnes, notamment les marchés.

C’est en effet sur le marché de gros de produits de la mer à Wuhan que le virus a été repéré, un marché où des ventes illégales d’animaux sauvages avaient lieu, comme l’ont reconnu les autorités chinoises.

Alors que l’aéroport de Dubaï a annoncé que les passagers des vols direct en provenance de Chine subiraient des contrôles par caméras thermiques, aucune mesure de ce type n’est pour l’heure envisagée en Tchéquie qui n’a pas de liaison aérienne directe avec Wuhan.

Photo: ČTK/AP/Kin Cheung
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a élevé de « bas » à « modéré » son estimation du risque que le virus pénètre dans l’Union européenne. En attendant, la vigilance reste de mise, en République tchèque comme ailleurs, a fait savoir le chef de la diplomatie tchèque :

« Notre administration surveille la situation de près. Mais c’est du ressort du ministère de la Santé et d’autres institutions de sécuriser le territoire tchèque. Au vu des expériences passées, nous savons qu’il est possible de prendre des mesures au niveau des aéroports en renforçant les contrôles, notamment les contrôles de santé des passagers en provenance de pays où il y a eu contamination. »