De l’excellence des relations tchéco-israéliennes au « miracle économique » kazakh

Miloš Zeman et Noursoultan Nazarbayev, photo: ČTK

Le Premier ministre et la moitié du gouvernement en Israël, le président de la République au Kazakhstan puis au Tadjikistan : Bohuslav Sobotka et Miloš Zeman ont entamé, en ce début de semaine, des visites de respectivement trois et cinq jours dans deux régions, le Proche-Orient et l’Asie centrale, considérées comme prioritaires pour la diplomatie économique tchèque.

Bohuslav Sobotka et Benyamin Netanyahou,  photo: ČTK
Les réunions intergouvernementales tchéco-israéliennes ne sont pas une nouveauté, la première s’étant tenue à Prague en 2012. Mais l’objet de ce voyage dans l’Etat hébreu n’est pas uniquement d’ordre politique, comme l’a confirmé le Premier ministre Bohuslav Sobotka à son arrivée à Jérusalem lundi soir :

« Ce n’est effectivement pas seulement une rencontre entre ministres de deux pays. Huit ministres de chacun de nos gouvernements seront présents, mais nous avons emmené également une importante délégation de chefs d’entreprise ciblés par la chambre de commerce, ainsi qu’une délégation de chercheurs. »

Ce mardi, différents accords ont ainsi été signés notamment dans les domaines de la défense, de la recherche ou encore des soins sociaux.

Sa rencontre avec son homologue Benyamin Netanyahou a également été l’occasion pour Bohuslav Sobotka de rappeler qu’Israël était le partenaire économique le plus important pour la République tchèque au Proche-Orient. Par ailleurs, le Premier ministre, conformément à ce qu’avait déjà fait le ministre des Affaires étrangères lors d’une récente visite, a confirmé que la République tchèque soutenait le processus de paix qui, selon elle, doit aboutir à la constitution de deux Etats indépendants, hébreu et palestinien. Avant cela, l’ancien chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, désormais président de la commission en charge des affaires étrangères à la Chambre des députés, a rappelé pourquoi les relations entre Prague et Israël ont traditionnellement toujours été excellentes :

Karel Schwarzenberg,  photo: Filip Jandourek,  ČRo
« La Tchécoslovaquie a contribué à la fondation de l’Etat d’Israël. Celui-ci n’aurait pas pu se défendre en 1948 lors des combats contre les pays arabes sans l’apport des armes tchécoslovaques. Je me souviens par exemple aussi que le futur président israélien avait suivi une formation de pilote à České Budějovice. Nous avons donc vraiment une longue relation qui n’a été interrompue que sous le régime communiste pour des raisons bien connues. »

Non moins excellentes sont les relations entre la République tchèque et le Kazakhstan. Deux ans après que Václav Klaus a déroulé le tapis rouge à Prague à Noursoultan Nazarbayev (http://radio.cz/fr/rubrique/faits/la-republique-tcheque-deroule-le-tapis-rouge), c’est cette fois son successeur, Miloš Zeman, qui a été accueilli, lundi, en grandes pompes à Astana. Directeur du département en charge des affaires étrangères au Château de Prague, Hynek Kmoníček rappelle pourquoi la visite du chef de l’Etat dans l’ancienne République soviétique, qu’il a qualifiée de « miracle économique », est particulièrement importante :

Miloš Zeman et Noursoultan Nazarbayev,  photo: ČTK
« Le Kazakhstan est un des principaux marchés alternatifs actuellement en raison de la fermeture du marché russe. C’est notre troisième fournisseur de pétrole et un pays qui possède de vastes ressources naturelles. C’est aussi un marché sur lequel sont déjà présentes 200 sociétés tchèques, et depuis 2013, le chiffre d’affaires de nos échanges avec le Kazakhstan dépasse le milliard de dollars. Toutes ces raisons font que le Kazakhstan est un marché extrêmement intéressant pour la République tchèque, comme le confirme l’énorme intérêt des sociétés tchèques pour cette visite puisque le président est accompagné de plus de quatre-vingt chefs d’entreprise. »

Pas plus qu’en Chine récemment ou que dans ses déclarations vis-à-vis de la Russie, Miloš Zeman n’a évoqué le régime autoritaire en place au Kazakhstan ou la délicate question des droits de l’homme. Il n’en sera très probablement pas autrement au Tadjikistan, où le président tchèque poursuit, à compter de ce mardi, son voyage en Asie centrale.