De plus en plus d’étudiants dans le secteur privé

Photo: Commission européenne

Une récente étude de l’Office tchèque des statistiques en partenariat avec l’Institut d’information sur l’enseignement note une augmentation non négligeable du nombre d’étudiants dans le secteur privé. En effet, ceux-ci sont désormais un peu moins de 60 000 alors qu’ils étaient 30 fois moins nombreux en 2000. Cependant, ce n’est pas le seul fait notable de cette étude et il convient d’approfondir l’analyse des chiffres de cette étude.

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Ainsi, la part des étudiants dans le privé en République tchèque est aujourd’hui de 14% contre moins de 1% en 2000. Si cette hausse est impressionnante, il faut tout de même souligner que les grandes écoles publiques et les écoles d’Etat (c'est-à-dire l’Académie de police à Prague et l’Université de la défense à Brno) ont accueilli environ 340 000 étudiants en 2010, c'est-à-dire 56% de plus qu’en 2000 où ils étaient 190 000. Les années 2000 ont par conséquent surtout connu une augmentation structurelle du public de l’enseignement supérieur.

Celui-ci a dû s’adapter à la démocratisation des études supérieures et il n’est pas étonnant que le secteur privé ait profité de cet afflux massif de nouveaux étudiants pour se développer, tandis que dans le même temps on en louait les supposées qualités. De nouvelles grandes écoles ont donc vu le jour. En dix ans, on est passé de 35 à 72 établissements. Parmi ceux-ci, 28 étaient publics et 44 privés. Le ministère de l’Enseignement, de la jeunesse et des sports a prévenu que ce nombre était trop élevé et qu’il n’encouragerait pas la création de nouvelles écoles.

La disparité qui peut exister entre les différents échelons d’enseignement est un autre fait notable du monde scolaire tchèque, fait que commente Jaroslav Novák de l’Office tchèque des statistiques :

« La part du privé dans les écoles maternelles et publiques est négligeable. C’est plutôt une exception, car pour les lycées, les écoles spécialisées et les universités ou hautes écoles, on est plutôt autour de 14-15% du total des élèves. »

Michaela Klenbová de l’Institut d’information sur l’enseignement propose une explication :

« Il existait déjà un réseau assez dense d’écoles maternelles et primaires avant la révolution, et la demande des parents était satisfaite. C’est pourquoi, le secteur privé s’est plus ou moins intéressé à d’autres écoles qui étaient peu ou pas représentées sur le marché. »

Autre caractéristique qui ne surprendra guère, les matières enseignées dans les écoles d’enseignement supérieur publiques et privées ne sont pas les mêmes. Les étudiants dans le privé sont plus de la moitié à se tourner vers le commerce, le marketing ou la finance et un quart vers des études en sciences humaines. Dans le public, on observe une distribution plus éclatée des matières enseignées et ce sont les filières techniques et technologiques qui arrivent en tête avec un quart des étudiants.

Enfin, cette enquête nous apprend que, contrairement à des idées largement répandues, les enseignants du privé ont un salaire en moyenne un peu inférieur à celui de leurs collègues du public.