Eurobaromètre : Les Tchèques se montrent peu enthousiastes

Photo: Commission Européenne

Le dernier sondage Eurobaromètre réalisé en février et mars 2004 et qui vient d'être publié, révèle un certain pessimisme des Tchèques quant à leur entrée dans l'Union Européenne.

Photo: Commission Européenne
A peine plus de deux Tchèques sur cinq, soit 41% d'entre eux, pensent que l'appartenance à l'Union Européenne est une "bonne chose", selon le dernier sondage Eurobaromètre. C'est six points de moins qu'un an plus tôt. Le scepticisme croissant des citoyens tchèques, dont la moitié ne se sentent pas Européens, se traduit également par le nombre croissant de personnes qui pensent au contraire que l'appartenance à l'Europe est une mauvaise chose : 17% contre 13 au printemps 2003. Les jeunes sont plus optimistes. 61% des 15-24 ans voient leur entrée dans l'Union comme une "bonne chose".

L'enquête relève en outre que la majorité des Tchèques pensent que leur voix, écrasée par celle des plus grands pays, ne compte pas. Concernant la Constitution Européenne, 48% seulement des personnes interrogées y sont favorables, contre 63 en moyenne en Europe. C'est le pourcentage le plus bas des pays membres de l'Union après le Danemark et la Grande-Bretagne.

Le manque d'information apparaît comme un problème fondamental. Les Tchèques se sentent moins bien informés que les citoyens des autres nouveaux membres. Ainsi, seule la moitié des personnes interrogées connaît le conseil des Ministres. Ce déficit d'information peut expliquer un autre réalité qui ressort du sondage : la moitié des Tchèques dit ne pas comprendre le fonctionnement de l'Union et le trouver compliqué. Le fait que 56 % des citoyens tchèques soutiennent le passage à l'Euro alors que moins de la moitié a une vision positive de l'appartenance à l'Europe n'est paradoxal qu'en apparence. Il s'explique par le caractère concret de la monnaie unique, alors que pour beaucoup de Tchèques, l'appartenance à l'Union est abstraite. Ce qui semble souligner encore un déficit d'information.

Enfin, le sondage nous enseigne ce que les Tchèques attendent de l'Europe. 62% voient en elle des opportunités accrues de travail, d'études et de voyages, 42% un renforcement de la démocratie, 40% la paix ou encore 36% la prospérité économique. Si 26% des Tchèques attendent de l'Union Européenne une amélioration de leur situation personnelle dans les 5 ans à venir, un pourcentage égal pense le contraire. Plus globalement, seuls 46% des personnes interrogées pensent que l'entrée dans l'Europe sera porteuse de bénéfices. Elles étaient 51 % un an plus tôt, et surtout 69% à l'hiver 1999.

Pessimistes, les Tchèques le sont aussi concernant la situation de leur pays. Leurs craintes sont plus marquées que dans le reste de l'Europe. Selon eux, les problèmes principaux sont le chômage (49% contre 47 en moyenne), la criminalité (31% contre 27) et la situation économique (26% contre 25).

Auteur: Anne-Lise Rodier
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