Immobilier à Prague : la difficile recherche de logement étudiant à la rentrée

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A chaque rentrée le même manège pour les étudiants à Prague : il faut trouver un logement près de son université et à moindres coûts. Mais si ce n’est pas toujours des plus simples pour les jeunes Tchèques, cela peut se révéler très compliqué pour des étudiants étrangers. Beaucoup profitent des programmes Erasmus pour venir suivre des cours en Tchéquie, certains n’hésitent pas à venir depuis d’autres continents, mais la plupart se heurtent à la difficulté de concilier qualité et prix lorsqu’il s’agit de trouver un logement.

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Pour la deuxième année consécutive, l’immobilier tchèque a été désigné le plus cher d’Europe. Selon l’indice foncier 2018 de Deloitte, société d’audit et de conseil en entreprise, là où le salarié moyen tchèque devra travailler presque 12 ans pour acquérir une maison, la durée est d’à peine 4 ans en Belgique. Des prix en hausse donc à l’achat qui impactent directement les locations d’appartements auprès des étudiants. En parcourant les annonces de particuliers publiées sur les nombreux groupes de location des réseaux sociaux, difficile de trouver une annonce pour un studio ou une collocation dans un appartement plus grand en dessous de 8 500 couronnes (328 euros), la moyenne s’approchant davantage à 11 000 couronnes (425 euros), soit presque l’équivalent d’un salaire minimum en Tchéquie selon un rapport d’Eurostat en 2017.

Pourtant, les étudiants étrangers continuent de privilégier la qualité et la sécurité de leur logement comme nous l’explique Léa, étudiante à l’Anglo-American University à qui Radio Prague a demandé s’il était compliqué de savoir où chercher une location :

« Tout d’abord, oui, puisque quand on ne connaît absolument pas les quartiers, on ne sait pas ce qu’il y a dans le coin pour tout ce qui est ambiance, tapage nocturne ou même délinquance. C’est mon compagnon, justement, qui m’a aidé à chercher, on s’y est pris assez tôt sur le site expats.cz ou l’on a regardé et pris des rendez-vous. Parce qu’on voulait à tout prix visiter l’appartement avant de signer quelque papier que ce soit. Les annonces sur ce site étaient très sérieuses par rapport à des sites de particuliers à particuliers qui sont exclusivement en tchèque. Quand on ne parle pas la langue c’est très compliqué, et surtout avec des offres qui paraissaient un peu… louches ! ».

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Mais même en essayant de contourner les difficultés de la langue en bénéficiant de soutiens locaux, il n’est pas toujours évident de tirer son épingle du jeu comme nous l’explique Julie, qui va étudier à l’Ecole supérieure d’économie de Prague (VŠU) dans le cadre de sa formation en école de commerce :

« On avait un collègue de ma mère qui était en Slovaquie, donc qui pouvait comprendre le tchèque très bien. On s’est dit qu’on pouvait passer par les plateformes locales, en payant le même prix que les locaux. Au final, on s’est rendu compte que si on n’était pas là pour un an ou plus, ça allait être très compliqué. »

Une situation compliquée qui a conduit Julie à choisir un appartement à 850€ par mois qu’elle nous confie être « un choix pour ne pas stresser, pour ne pas être dérangé ni se précipiter au dernier moment ».

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Cependant, tous ne sont pas prêts à faire ce sacrifice et tentent de se débrouiller par leurs propres moyens comme Nathan, qui commence ses études de relations internationales à l’Université de New-York à Prague et qui a sa propre analyse de la situation :

« Mon école m’a aidé à chercher, ils m’ont donné les adresses de nombreux sites. Mais chacun avait une commission équivalente à au moins un mois de loyer. J’ai ensuite commencé à regarder sur des groupes Facebook, et c’est là que j’ai trouvé l’appartement dans lequel je réside en ce moment. Je ne dirais pas que l’offre était nécessairement insuffisante. C’est juste que comme le marché est assez tendu, les offres ne restent pas plus de 48h et à la fin de la semaine quelqu’un y habite déjà. On m’a dit que l’augmentation des prix est due aux compagnies comme Airbnb qui font que c’est plus rentable de faire du Airbnb que de louer à des particuliers. »

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Mais selon Deloitte, la multiplication des Airbnb n’est pas le seul facteur à l’origine de cette hausse constante des prix. Il s’agit davantage d’un concours de circonstances telles que le manque de nouveaux appartements sur le marché, la hausse des mesures régulatrices par la Banque nationale tchèque, les longueurs administratives ou encore la hausse des taxes d’habitation.

Une fois l’appartement trouvé, la communication avec le propriétaire semble globalement satisfaisante, que ce soit grâce aux agences qui font l’intermédiaire ou à des propriétaires eux-mêmes disposés à converser avec leurs locataires dans une autre langue que la leur.