JO de Londres : la Czech House promeut la culture tchèque

Photo: CTK

Les XXXe Jeux olympiques de l'histoire s’ouvrent officiellement ce vendredi à Londres. Au côté des épreuves sportives, la délégation tchèque présente à nouveau un salon ambitieux, dont nous avons parlé récemment, destiné à accueillir de nombreux visiteurs pour suivre la compétition bien sûr, mais également pour découvrir la culture tchèque. Une œuvre de David Černý, l’un des artistes tchèques les plus connus hors des frontières de Bohême et de Moravie, un des plus controversés aussi, trône ainsi à l’entrée du pavillon. De nombreux concerts de qualité sont au programme, à commencer par celui de Charlie Straight dès vendredi soir, permettant de réunir tchécophiles et mélomanes en marge de l’une des plus grandes compétitions sportives du monde.

Václav Klaus à la Czech House,  photo: CTK
Les Jeux olympiques, évènement au monde le plus suivi à la télévision, sont une formidable opportunité de promouvoir l’image d’un pays. A Londres, où débutent officiellement ce vendredi la XXXe édition de la compétition, plus de deux millions de visiteurs sont attendus. La République tchèque ne s’y est pas trompée, elle qui à chaque édition met en place une Czech House dont les objectifs sont multiples. Peuvent s’y rassembler les amateurs de sport qui ont l’occasion d’y suivre l’intégralité des 300 épreuves olympiques. C’est évidemment une grande entreprise commerciale visant à promouvoir les entreprises qui sponsorisent ce pavillon de 2 000 m2 situé au cœur de la capitale britannique. Enfin, c’est aussi une chance de promouvoir la culture tchèque et d’en réunir les amateurs.

David Černý,  photo: CTK
Pour attirer l’attention, rien de mieux qu’une opération marketing d’envergure auquel participe l’inévitable David Černý, lequel rate rarement une occasion de faire parler de lui. Il propose, à l’entrée de la Czech House, un bus à impériale londonien en train de faire des pompes. A propos de cette machinerie imposante, qu’il a nommée London Boosted, Černý explique avec sa désinvolture habituelle :

« Je me suis fait une sorte de petite statue rigolote. C’est mon point de vue ambivalent sur le sport et les activités sportives. Je ne suis pas un très grand sportif. A partir de là, je me suis réalisé quelque chose de marrant. »

L’artiste tchèque, dont la provocation est le fond de commerce, très connu en République tchèque – ses créations plus ou moins surréalistes sont présentes un peu partout à Prague – s’était fait connaître en Europe en signant l’œuvre Entropa à l’occasion de la présidence tchèque de l’Union européenne. Černý y projetait ses stéréotypes sur chaque pays d’Europe, la Bulgarie étant représentée par des toilettes turques et la France par une pancarte « En grève ». Ce « subversif » a empoché environ 350 000 euros pour son bus, acheté par le magnat industriel tchèque Andrej Babiš, bus qui a au moins le mérite de braquer les projecteurs sur la Czech House.

Tomáš Berdych à la Czech House,  photo: CTK
Car un vrai programme culturel y attend les visiteurs entre les présentations de sponsors et les rencontres avec des sportifs prestigieux tels que le sprinteur jamaïcain Usain Bolt, le gardien de but tchèque Petr Čech, ou le légendaire hockeyeur Jaromír Jágr. Côtés concerts, dès ce vendredi soir, Charlie Straight un jeune groupe tchèque qui perce actuellement distillera sa musique britpop. Les quatre jeunes hommes, originaires de Silésie, proposent de douces ballades chantées dans la langue de Shakespeare. Interrogé au micro de Radio Prague, le bassiste du groupe Jan Cienciala, en dévoile un peu plus sur la formule Charlie Straight :

Jan Cienciala et Albert Černý du groupe Charlie Straight
« Je pense que notre groupe se caractérise principalement par le fait qu’il met en avant des textes positifs et qu’au niveau de la musique, il s’agit de quelque chose proche de la pop indé, bien qu’en fait cela regroupe un spectre plus large. Le mieux, c’est que les gens aillent voir par eux-mêmes sur Internet ou viennent aux concerts, et qu’ils se fassent leur propre idée. »

Le groupe a déjà deux albums à son actif et jouera deux soirs durant à la Czech House. Le samedi 28 juillet, ils partageront l’affiche avec le groupe tchèque également anglophone Support Lesbiens, qui fête cette année ses 20 ans d’existence. Parmi les autres concerts qui doivent animer le pavillon tchèque, il faut notamment relever celui du groupe de funk Monkey Business, riche, fantasque et funky bien sûr.