La disparition d’Anička, 9 ans, soulève des questions sur l’efficacité du système d’alerte tchèque

Photo d'illustration

Au cours des dix dernières années, le nombre de mineurs tchèques portés disparus a presque doublé. En 2009, la police a recherché quelque 8 600 personnes de moins de 18 ans, pour la plupart des adolescents en fugue : seuls 82 d’entre eux n’ont pas encore été retrouvés. Si la police se félicite d’élucider, chaque année, près de 95% des cas, la récente disparition, dans le quartier de Troja à Prague, d’Anna Janatková, une fillette de 9 ans, a remis en cause le système de recherche d’enfants en République tchèque.

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En mai 2010 a été mis en place en République tchèque un dispositif appelé « Mécanisme national de coordination », inspiré du système français « Alerte enlèvement ». Il permet notamment de lancer une enquête en République tchèque ainsi que dans tout l’espace Schengen, dans les médias et sur Internet, et ceci immédiatement après l’enlèvement de l’enfant.

Anna Janatková a disparu dans le VIIIème arrondissement de Prague, non loin du centre de la capitale, dans l’après-midi du mercredi 13 octobre. Pourtant, la Télévision tchèque, comme l’a a affirmé son porte-parole, n’a obtenu cette information que le lendemain matin. Un délai critiqué par Zuzana Baudyšová, directrice de la fondation Naše dítě (Notre enfant) et qui s’était engagée dans le lancement du « système alerte » en République tchèque : « Les premières heures après l’enlèvement sont déterminantes car c’est là où l’enfant peut être facilement emporté dans un pays étranger. (…) Pourquoi n’a-t-on pas profité du système d’alerte ? » s’est-elle interrogée dans la presse.

Anna Janatková
Alena Kolářová de la police criminelle de Prague s’est opposée, sur le plateau de la Télévision tchèque, à ces propos :

« Ce n’est pas vrai, ces informations sont imprécises. J’ai vérifié : les médias ont obtenu l’information sur la disparition de cette enfant le soir même. Il est vrai que les grands médias nationaux, les plus suivis, ne l’ont diffusée que le lendemain matin… C’était peut-être une faute administrative, mais le système a fonctionné, je l’ai vérifié personnellement. »

L’affaire de la disparition d’Anička Janatková mobilise la société tchèque : plusieurs centaines de personnes ont exprimé leur soutien aux parents de la fillette sur le réseau social Facebook, la police reçu près de 600 appels téléphoniques rapportés à l’enquête.

Photo: CTK
Un autre phénomène qui préoccupe les spécialistes a été mentionné, dans ce contexte, dans les médias : à savoir les enlèvements parentaux dont le nombre progresse en République tchèque d’une année à l’autre. En 2009, quelque 47 enfants tchèques ont ainsi été enlevés, dont 30 par leurs parents étrangers. Ils ont été emmenés en Slovaquie, en Allemagne, en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis.