La médiatrice de la République chargée de l’application de la Convention relative aux droits des personnes handicapées

Photo illustrative: Pixabay, CC0

Depuis le 1er janvier de cette année, la médiatrice de la République Anna Šabatová est désormais en charge du respect des droits des personnes handicapées. Inclusion, accessibilité, protection sont notamment les grands thèmes qu’elle entend promouvoir dans le cadre de ses nouvelles prérogatives. Elle a répondu aux questions de Radio Prague.

Anna Šabatová,  photo: Jan Bartoněk,  ČRo
La Convention relative aux droits des personnes handicapées a été adoptée en 2006 par les Nations unies et ratifiée par la République tchèque en 2009. Pourquoi a-t-il fallu attendre près de dix ans pour qu’il y ait dans le pays un organe de contrôle de sa mise en application ?

« Je ne peux pas répondre précisément à cette question. Mais quelques mois avant de devenir médiatrice, j’avais lu dans la presse que cette fonction était un mécanisme indépendant, qu’elle devrait être confiée au médiateur de la République, mais que ce dernier la refusait. Mon prédécesseur, M. Varvařovský, a ensuite quitté ses fonctions et après mon élection, j’ai immédiatement déclaré mon accord pour exercer cette fonction. Le gouvernement a préparé assez vite le projet de loi mais celle-ci n’a été adoptée qu’au bout de trois ans. »

C’est donc au médiateur de la République, à la médiatrice dans votre cas, que reviennent désormais ces compétences de contrôle et de monitoring. Quelles sont vos priorités et sur quels thèmes en particulier voulez-vous travailler ?

Photo illustrative: Commission européenne
« C’est une tâche immense. Il y a beaucoup de sujets, car il y a beaucoup de déficiences, beaucoup de domaines de la vie quotidienne qui sont concernés. Ce qui est important notamment, c’est la sensibilisation de la société, combattre les stéréotypes et préjugés qui y sont très répandus. Ce que je trouve important, c’est l’accessibilité dans son sens le plus large comme l’accès aux informations dans les institutions publiques et privées, aux services sociaux etc… Chaque personne handicapée doit avoir la possibilité de réaliser son potentiel. Ce que je trouve également important c’est de favoriser la vie autonome, c’est-à-dire de pouvoir choisir où je vais vivre et avec qui. »

La participation activité des personnes handicapées aux thèmes de société est un des points importants de la Convention. Comment vous, concrètement, envisagez-vous d’associer des personnes handicapées dans votre travail ? Comment faire en sorte que les personnes handicapées soient directement impliquées ?

« En préparant la loi, nous l’avons exprimé dans son texte. Le médiateur nomme un organe consultatif représentant différents groupes de personnes handicapées qui ont des expériences différentes. Dans les semaines à venir, je veux visiter, avec mes collaborateurs sept régions de la République tchèque pour informer directement les gens sur ma nouvelle fonction et tout ce qui concerne le mécanisme indépendant. Nous y allons aussi pour répertorier tous les besoins dans les différentes régions et les nominations issues de la société civile pour composer l’organe consultatif. Nous envisageons la première session de ce conseil pour la fin du mois d’avril. Il y aura onze membres sous ma présidence. »

Photo illustrative: Pixabay,  CC0
Auparavant, vous aviez déjà eu l’occasion de travailler sur le handicap, mais uniquement dans des cas individuels. Aujourd’hui, vos compétences sont élargies et de nouvelles prérogatives vous ont été attribuées. Selon vous quelles sont les compétences en particulier dont vous pensez qu’elles seront effectives réellement pour la défense des personnes handicapées ?

« Désormais, je serai obligée de travailler de manière systématique ce qui est très important. Mon but est maintenant la promotion, la protection et le suivi de l’application de la Convention. Oui, cela peut paraître abstrait, mais je serai en contact avec les personnes concernées, je vais rédiger les analyses, les points de vue et les recommandations destinées au gouvernement et aux autre organes d’Etat qui sont ensuite obligés d’améliorer les choses. »