La mission égyptologique tchèque découvre la tombe d’une princesse pharaonique

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Découverte majeure pour la mission tchèque d’égyptologie : le tombeau d’une princesse pharaonique datant de la Vème dynastie a été mise à jour dans la région d'Abou Sir, à 25 kilomètres au sud du Caire.

C’est le ministre des Antiquités égyptien Mohamed Ibrahim qui a annoncé la nouvelle vendredi dernier : la mission tchèque de l'Institut tchèque d'égyptologie est à l’origine de la découverte du tombeau d’une princesse de la Vème dynastie qui daterait donc de 2500 ans avant Jésus-Christ. Dernière demeure de la princesse Chert Nebti, cette tombe jusqu’alors inconnue a révélé aux égyptologues l’identité de son occupante grâce aux hiéroglyphes déchiffrés sur quatre piliers dans l’antichambre qui déclinent son nom et ses titres.

Etonnamment, la princesse a été inhumée dans la partie sud de la nécropole d’Abou Sir, où l’on retrouve en général les tombes de simples fonctionnaires, tandis que la plupart des membres des familles royales de la Ve dynastie sont concentrées à deux kilomètres de là, dans la partie centrale du site. Hana Vymazalová, égyptologue de la Faculté de philosophie de l’Université Charles, en mission à Abou Sir :

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« La découverte de la tombe de cette princesse soulève de nombreuses questions. Une de ces questions est la suivante : pourquoi la princesse a-t-elle choisi de se faire enterrer précisément en ce lieu, au milieu de ces fonctionnaires mineurs, et non pas aux côtés du roi. »

Dans le tombeau de la princesse, la mission tchèque a également mis à jour un couloir partant du sud-est de l'antichambre. Sur le mur du couloir, quatre ouvertures conduisent à quatre autres tombes. Miroslav Bárta, directeur de recherche sur la concession tchèque en Egypte :

Miroslav Bárta,  photo: CTK
« Il s’agit de quatre tombes dans la roche, partiellement décorées. L’une d’entre elles appartient au superviseur des scribes, que l’on considérerait aujourd’hui comme un vice-ministre de l’Economie. Il s’appelait Nefer. Plusieurs statues en pierre décorent l’entrée de sa tombe. On a également découvert ces derniers jours d’autres statues dans le ‘serdab’, une pièce renfermant les statues représentant le propriétaire de la tombe. »

Pour le ministre des Antiquités égyptien, la découverte de la mission tchèque marque le début d'une nouvelle ère dans l'histoire des sépultures d'Abou Sir et de Sakkarah. Ladislav Bareš, directeur de l’Institut d’égyptologie tchèque :

« Cette découverte est unique et intéressante car on a mis à jour un grand ensemble de statues et de bas-reliefs à l’intérieur du tombeau. Cela fait longtemps que l’on n’avait pas découvert quelque chose comme cela en Egypte. Cela ne fait que confirmer que la recherche égyptologique tchèque fait partie des meilleures au monde. »

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Quand on parle d’égyptologie, on pense immédiatement aux grandes nations fondatrices que sont la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne. Les pays tchèques n’ont pas été pour autant en reste, même si ce n’est que dans les années 1920 que ce domaine est enseigné à l’Université Charles. L’Institut d’égyptologie tchèque est quant à lui fondé en 1958. Il faudra toutefois attendre 1975 pour que l’Institut, alors dirigé par Miroslav Verner, obtienne enfin une concession à Abou Sir, permettant à l’équipe tchèque de fouiller les structures royales datant de 2 500 av. J-C et les tombes de hauts dignitaires du IIIe au Ier millénaire avant notre ère.