L’armée tchèque envoie une équipe chirurgicale en Irak

L'armée tchèque envoie une équipe chirurgicale en Irak, photo: Jan Šulc / Site officiel de l'Armée tchèque

L’armée tchèque reste active en Irak, où les combats restent intensifs et la crise humanitaire grave. Lundi, une unité médico-chirurgicale composée de dix-sept spécialistes a rejoint un hôpital de campagne de l’armée américaine déployé dans la région de Mossoul. Par ailleurs, la participation des soldats tchèques à des missions de courte durée à l’étranger devrait être simplifiée dans un proche avenir.

Mossoul,  photo: ČTK
Deux chirurgiens, un anesthésiste, plusieurs infirmiers et quelques autres spécialistes opéreront à quelque 70 kilomètres de Mossoul, ville du nord de l’Irak contrôlée depuis 2014 par l’Etat islamique. Là, à une centaine de kilomètres des frontières syrienne et turque, l’équipe médicale tchèque doit concourir au succès de l’opération pour la libération et la reprise de la ville engagée depuis quelques semaines par l’armée irakienne avec le soutien notamment des forces américaines et occidentales. Porte-parole de l’état-major des armées tchèques, Jan Šulc précise de quoi il s’agit :

« Il est prévu que cette mission dure jusqu’en juin prochain. Il s’agit de l’envoi d’une nouvelle équipe qui, dans les jours à venir, commencera à travailler dans le cadre de l’hôpital de campagne américain. Sa principale mission consistera à soigner les soldats blessés des forces armées de la coalition et irakiennes. »

Ce n’est pas la première fois que la République tchèque envoie une mission médicale en Irak et plus généralement dans le cadre d’une opération internationale. Actuellement, des médecins tchèques se trouvent ainsi également à l’hôpital de campagne américain installé à l’aéroport de Kaboul. L’Afghanistan, les Tchèques connaissent d’ailleurs bien puisqu’ils y avaient déjà apporté leur savoir-faire en 2002 et 2003. Il en avait de même par le passé en Croatie, en Albanie dans un camp de réfugiés ou encore en Turquie après un tremblement de terre. Mais quel que soit le contexte, l’urgence est toujours la même, comme le rappelle Jan Šulc :

L'armée tchèque envoie une équipe chirurgicale en Irak,  photo: Jan Šulc / Site officiel de l'Armée tchèque
« Il s’agit de soins de première nécessité, de chirurgie vitale, c’est-à-dire qui consistent d’abord à sauver des vies ou par exemple à éviter des amputations, qu’il s’agisse des membres inférieurs ou supérieurs. Le but est d’offrir une prise en charge le plus près possible des lignes de front aux personnes très grièvement blessées. Il s’agit donc le plus souvent de stabiliser l’état d’un patient de façon à ce que celui-ci puisse ensuite être transféré dans un autre établissement hospitalier où il pourra être pris en charge plus spécifiquement. »

Une fois cette mission sanitaire achevée, il est prévu que l’armée tchèque envoie en Irak également un groupe d’instructeurs militaires chargés de former leurs collègues irakiens.

Par ailleurs, toujours concernant les missions à l’étranger, mais cette fois de plus courte durée, un nouvel amendement à la constitution, examiné lundi par le gouvernement, prévoit d’élargir le droit de ce dernier de décider de l’envoi de soldats sans qu’il soit nécessaire pour cela de solliciter l’accord des deux chambres du Parlement. La durée de ces missions serait limitée à 60 jours.

L'armée tchèque envoie une équipe chirurgicale en Irak,  photo: Jan Šulc / Site officiel de l'Armée tchèque
Concrètement, ces missions pourraient servir, par exemple, à venir en aide à des ressortissants tchèques à l’étranger. Cette nouvelle mesure doit également permettre à l’Armée tchèque de participer aux missions de la Force de réaction très rapide de l’OTAN, une force capable de réagir dans l'urgence, en quelques jours, aux crises internationales.

A l’heure actuelle, toute intervention de l’armée tchèque à l’étranger doit être approuvée non seulement par le gouvernement, mais aussi par la Chambre des députés et le Sénat. Si l’amendement en question est adopté par le Parlement, ceux-ci n’auront alors plus qu’une fonction de contrôle.