L'Armée tchèque voudrait vendre ses réserves de Semtex

Semtex

L'Armée tchèque voudrait bien se débarrasser de ses réserves inutiles d'explosifs à base de Semtex. Cette décision suscite, naturellement, de vives réactions.

L'Armée tchèque planifiait la vente de 150 tonnes d'explosifs à base d'une matière bien connue des terroristes, le Semtex. Tout d'abord, le ministère de la Défense voulait lancer un appel d'offres sur la vente d'explosifs qui ne portent pas de marque. Désormais, le ministère affirme qu'il vendra les explosifs seulement quand ils porteront une marque, afin qu'ils puissent être reconnus par les appareils de détection. La Tchéquie, pourtant, ne devrait plus posséder, depuis plusieurs années déjà, d'explosifs ne portant pas de marque, car elle a signé la convention interdisant une telle pratique. C'est la Radio tchèque qui a diffusé cette information, ce jeudi. Selon la Radio, le ministère de la Défense voulait vendre une réserve de 150 tonnes d'explosifs que les appareils de détection ne sont pas capables de déceler. Après la mise en garde de spécialistes sur l'éventuelle menace que cette vente pourrait représenter si ce plastique à base de Semtex tombait entre les mains de terroristes, le ministère a changé de décision. Les explosifs porteront une marque. Le problème est que la République tchèque a signé la convention internationale sur les marques obligatoires des explosifs et a commencé à la respecter en 1998. Logiquement, il ne devrait donc plus y avoir un seul gramme d'explosif sans marque sur le territoire tchèque. Encore moins du Semtex qui, comme on le sait, est très souvent employé par les terroristes. Selon la convention en question, la Tchéquie était tenue de liquider toutes ses réserves d'explosifs sans marque ou de leur apposer une marque, dans les trois années suivant la signature. Petr Necas, du Parti civique démocrate, qui pourrait être ministre de la Défense si son parti remportait les élections, a fortement critiqué la décision du ministère actuel, sur les ondes de la Radio tchèque :

« Je pense que ce serait une grosse erreur de la part du ministère de la Défense d'augmenter encore la quantité d'explosifs disponibles sur le marché. Surtout dans le cas où il s'agirait d'explosifs sans marque et qu'il serait difficile d'identifier. Ces explosifs pourraient facilement tomber entre les mains de milieux criminels mafieux ou de groupes terroristes ».

De son côté, le nouveau ministre de la Défense, Karel Kühnl, vient de démentir cette information. Selon lui, les explosifs sans marque avaient été compris dans l'appel d'offres par erreur. Une semaine plus tard, ils étaient retirés de la vente des réserves de l'Armée tchèque.