L’arrache-coeur : un groupe tchèque inspiré par Boris Vian

L'arrache-coeur, photo: Barka Fabiánová

Il y a une dizaine de jours, dans le cadre du festival de world-music Respect, un groupe tchèque au nom très français s’est produit sur l’île de Štvanice. L’arrache cœur est composé de trois jeunes musiciens que Radio Prague a rencontrés.

L'arrache-coeur,  photo: Barka Fabiánová
Daniel, František et Hanuš sont trois musiciens enthousiastes, francophiles à défaut d’être vraiment francophones… Comme le suggère le nom de ce groupe, c’est l’écrivain et trompettiste Boris Vian qui est à l’origine de L’arrache-cœur, ainsi que le rappelle František Tomášek, à l’accordéon :

« Ce nom est né parce que nous aimons tous Boris Vian, nous somme de vrais fans. Et ce même si on n’a pas de trompette dans notre groupe ! Et même si on ne joue pas du swing. En fait, on est plutôt fans de ses livres. »

Et en effet, L’arrache-cœur, s’il ne fait pas de swing, s’attache au contraire à s’inscrire dans une tradition de musique française populaire et traditionnelle. C’est d’ailleurs autour de ce goût que les trois musiciens se sont décidés à former le groupe, comme le précise Daniel Kahuda, à la vielle à roue :

« Nous jouons ensemble depuis l’année 2006. A l’origine, je voulais créer un groupe qui joue de la musique du centre de la France et c’est comme cela qu’on s’est rencontrés. Au tout début, on avait un violoniste, mais ça n’a duré que le temps d’une répétition. František que je connaissais déjà avant a fait appel à Hanuš, et là, on a vu que ça marchait, que c’était bon. »

L'arrache-coeur,  photo: Barka Fabiánová
Le son de L’arrache cœur est en effet particulier pour qui ne connaît pas la musique traditionnelle du centre de la France… Daniel Kahuda nous explique encore :

« Il s’agit d’une musique des régions de l’Auvergne, du Berry et du Bourbonnais. Or ce qui est particulier à cette zone, c’est l’utilisation de la vielle à roue, un instrument encore très vivant là-bas et dont je joue. Cette région est particulière justement par le fait qu’on y joue de la vielle sans interruption depuis deux siècles. A cela viennent se rajouter la cornemuse et l’accordéon. Parfois aussi la clarinette et le violon. Ce qui est intéressant, c’est que ce n’est pas seulement de la musique ancienne, mais que de nombreux groupes actuels essayent de lui donner un souffle de modernité. »

S’engouffrant dans la vague folk qui touche aussi la République tchèque, L’arrache cœur s’efforce donc également d’intégrer cette musique populaire au goût du jour. En décembre 2010, le groupe a sorti son tout premier album, intitulé Le poulet noir. Si leurs compositions sont exclusivement instrumentales, une question reste donc en suspens : hormis le goût pour les livres de Vian, l’écriture de cet écrivain hors normes a-t-elle pu avoir une influence sur une musique qui n’a pas de textes ? Hanuš Axmann, à la clarinette et au saxophone soprano :

L'arrache-coeur,  Martin Wágner
« Je pense qu’il y a malgré tout un lien avec Vian. Comme chez lui, nos compositions sont assez ludiques que ce soit dans les titres que nous donnons à celles-ci ou dans notre musique elle-même. Parfois c’est intégré dans les compositions, parfois il n’y a pas d’influence du tout, mais on s’amuse assez à jouer par exemple avec des motifs populaires qu’on réutilise différemment. »

Pour connaître les prochaines dates de L’arrache-cœur :

http://bandzone.cz/larrachecoeur