« Les jeunes talents de la danse tchèque quittent le pays faute de débouchés »

Le spectacle 'La petite mort', photo: T.Vodňanský

Du 24 au 29 avril, se déroule la 15e édition de la Plateforme de la danse tchèque... Pour nous parler de ce festival, Ivona Kreuzmannová, organisatrice et coordinatrice du projet :

«La plateforme de la danse tchèque se concentre sur la danse créée en Tchéquie ou à l’étranger par des artistes tchèques. Elle entend présenter tout le potentiel de la danse et du théâtre de mouvement tchèques pour les invités des régions, de Prague mais aussi de l’étranger. Cette année, beaucoup d’invités vont venir de la huitième édition de l’Informal European Theatre Meeting de Bratislava. Il y a aussi des étrangers dans le jury qui donne un prix à un chorégraphe qui ainsi sera soutenu pour sa propre création.»

Quels vont être les grands moments de ce festival?

«La plateforme offre un spectre très riche de chorégraphes, pas seulement tchèques parce qu’il y a beaucoup d’étrangers qui travaillent avec des danseurs tchèques et qui adorent les interprètes tchèques. Comme Nigel Charnock de Grande Bretagne, les membres d’Ultima Vez de Belgique, et Ohad Naharin d’Israël. Il a fait un spectacle initulé Boléro, pour la troupe tchèque 420 people, c’est-à-dire le code téléphonique de la République tchèque. Ce sont des élèves de Jiří Kylián, qui ont travaillé avec Ohad Naharin en Israël. Ils font un duo sur le Boléro de Ravel, mais en version synthétiseur, réalisée par un artiste japonais. C’est très spécial, très moderne.»

Vous parlez des élèves de Jiří Kylián. Il faut rappeler que Jiří Kylián est un danseur tchèque qui est parti aux Pays-Bas. Est-ce que la jeune génération de danseurs tchèques part faire carrière à l’étranger ? Est-ce là qu’ils trouvent des débouchés?

«Malheureusement le potentiel le plus important des talents quitte la République tchèque parce que ces danseurs n’ont pas de bonnes conditions pour ‘survivre’ ici. La plupart de ces danseurs travaille comme ça pour gagner de l’expérience à l’étranger. Et quand ils reviennent ils essayent de créer quelque chose sur les scènes tchèques. Mais c’est très difficile. On le voit ces derniers temps avec toutes les subventions du ministère qui diminuent. C’est un peu dans ce sens que va leur déclaration : ils sont très tristes de ne pas vivre en Tchéquie à cause de ces conditions.»

Et malgré les problèmes, le programme de danse tchèque continuera au-delà de la plateforme, avec le traditionnel festival Tanec Praha en juin. Nous aurons l’occasion de réentendre à cette occasion Yvona Kreuzmannova, la fondatrice de ce rendez-vous de la danse.