Les libraires et éditeurs tchèques contre la librairie numérique de Google

Cette semaine, à Bruxelles, se déroulaient les rencontres Google Books. Des consultations qui portaient sur le projet de numérisation de livres du plus célèbre des moteurs de recherche. Mais l’ambition de Google ne plaît pas à tout le monde.

Si le géant Google présente son projet de bibliothèque numérique en ligne comme une démocratisation de la culture et du savoir, tout le monde n’est pas de cet avis. En France, comme en République tchèque, éditeurs, libraires et gens du monde du livre s’inquiètent notamment des risques d’atteinte aux droits d’auteurs.

A l’heure où la législation des pays d’Europe devient plus ferme vis-à-vis de ceux qu’elle considère comme des pirates en matière de musique ou de films, le projet Google Books, lancé en 2004, fait l’effet d’un pavé dans la mare. Et pose la question de la valeur du livre. Pour Vladimír Pistorius, président de l’Union des libraires et éditeurs tchèques, la cause est entendue :

« Si Google numérise des centaines de milliers de livres sans que les auteurs et les éditeurs n’en aient connaissance, c’est clairement du piratage. »

Viviane Reding et Charlie McCreevy, respectivement commissaires européens aux Télécommunications et au Marché intérieur, ont promis de revoir en profondeur les lois sur le droit d'auteur. Mais le texte de la déclaration commune publiée cette semaine n’en soutient pas moins le projet de numérisation lancé par Google, tout en soulignant la nécessité d’un cadre réglementaire, comme le souligne un juriste tchèque :

« Il ne s’agit pas d’étouffer les droits d’auteur, mais il est important de créer un cadre législatif permettant de publier des oeuvres sur Internet et un système plus flexible que d’avoir à négocier à chaque fois avec tous les auteurs. »

La société Google a décidé de nommer deux représentants pour l’Europe qui auront pour objectif de récolter les doléances des éditeurs et libraires. Mais les quelques mesures prises ne rassurent pas pour autant les éditeurs tchèques. En attendant, la Commission européenne va faire le bilan de ces discussions et rendra ses conclusions au Parlement européen et au Conseil dans les semaines à venir.