Les médecins étrangers nombreux à échouer aux examens requis pour accéder à l’emploi

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Ukrainiens, Russes ou Biélorusses, les médecins originaires de pays non-membres de l’Union européenne sont de plus en plus nombreux à venir travailler en République tchèque. Pour pouvoir exercer de façon autonome, sans supervision, ils doivent passer un examen dit d’approbation. Or, le nombre de candidats réussissant cet examen tend à diminuer.

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Alors que la République tchèque fait face depuis plusieurs années à un exode de médecins attirés par des meilleurs salaires en Allemagne, en Autriche ou en Grande-Bretagne, les médecins étrangers sont, quant à eux, prêts à occuper les postes vacants, dans des hôpitaux régionaux notamment. Ils sont actuellement plus de 3 200 à exercer leur profession en République tchèque.

Selon l’Institut de formation de troisième cycle dans la santé (IPVZ), les médecins originaires de pays hors UE souhaitant travailler en République tchèque étaient, quant à eux, près de 1 650 en 2018, contre seulement 200 il y a dix ans.

Chaque médecin étranger doit d’abord demander la reconnaissance de son diplôme auprès d’une école supérieure tchèque. Une fois son diplôme reconnu, il peut travailler, mais en étant supervisé pendant six mois par un spécialiste tchèque. Pour pourvoir exercer de manière autonome, il doit ensuite passer l’examen « d’approbation », un examen redouté car le taux de réussite se situe entre 20% et 30% pour les ressortissants des pays tiers.

Une médecin russe à Prague a évoqué son expérience au micro de la Radio tchèque :

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« Mes connaissances théoriques n’étaient pas vraiment prises en considération, ce qui m’a surprise. En Russie, on met un accent particulier sur la théorie. L’examen que j’ai passé ici était plus pratique, basé sur des cas concrets de patients qui viennent au service ambulatoire. On devait faire le diagnostic et proposer un traitement. »

L’examen est organisé par le ministère de la Santé. Il est composé d’un test écrit et d’une épreuve orale qui se déroule en tchèque, comme l’explique Antonín Malina de l’Institut de formation de troisième cycle dans la santé :

« Généralement, le tchèque ne pose pas de problème aux candidats. La majorité d’entre eux sont originaires d’Ukraine et de Russie. Ce sont des pays slaves et la similitude de langues facilite la situation. Les candidats ne passent pas un examen de langue proprement dit, leurs capacités d’expression en tchèque sont testées dans le cadre de l’examen oral. »

Par ailleurs, l’Institut de formation de troisième cycle dans la santé propose aux médecins étrangers des cours de préparation à l’examen d’approbation. Pourtant, le taux de réussite des candidats originaires de pays tiers a chuté de 60% à 30% au cours des dix dernières années. Président de la Chambre médicale tchèque, Milan Kubek propose une solution :

Président de la Chambre médicale tchèque,  Milan Kubek,  photo: Šárka Ševčíková,  ČRo
« L’Etat devrait sélectionner mettons une centaine de candidats, les inviter en République tchèque, leur procurer un logement, une bourse et une formation adéquate. »

Pour sa part, le ministère de la Santé veut de modifier le déroulement de l’examen destiné aux médecins étrangers : à titre d’exemple, la partie orale devrait désormais être étalée sur deux jours. Aucun changement n’est toutefois envisagé au niveau de la complexité de l’examen et des capacités requises des candidats.