Les victimes de l'occupation soviétique en 1968 enfin indemnisées

Août 1968
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Trente-sept ans après l'invasion de l'ancienne Tchécoslovaquie par les troupes soviétiques, les victimes de cet acte de barbarie devraient enfin obtenir un dédommagement. Le projet de loi a été adopté par la Chambre des députés.

Août 1968
Le dédommagement couvre la période allant du 20 août 1968, date de l'invasion, au 27 juin 1991, jour où le dernier soldat soviétique a quitté notre territoire. Les députés ont approuvé un dédommagement de 30 000 couronnes pour les blessés et de 150 000 pour les familles des personnes tuées. Le projet initial, soumis par l'ODS, prévoyait pourtant un million de couronnes pour les familles des victimes et 500 000 pour les blessés. Pour que le projet soit adopté, il a dû être modifié sur proposition des députés communistes qui étaient opposés aux sommes proposées. Tel qu'il a été adopté à la Chambre des députés, le dédommagement est insuffisant, il ne constitue, en fait, qu'un geste symbolique, s'indigne l'ODS. Le vice-président du parti, Petr Necas, croit cependant que le Sénat, où l'ODS dispose de la majorité, pourra le changer lors du vote du projet:

"Nous essayerons de faire en sorte que le Sénat revoit à la hausse l'indemnisation des victimes de l'occupation soviétique pour que la somme soit plus proche du projet initial: un million de couronnes pour les descendants des victimes et 500 000 couronnes pour les blessés graves."

Pour l'instant, le nombre de personnes susceptibles d'être concernées par la loi sur l'indemnisation n'est pas encore clairement établi, car le secret n'a pas été levé sur tous les matériels d'archives. Selon une analyse de l'ODS, 72 personnes ont été tuées au cours des quinze premiers jours de l'occupation. Oldrich Tuma, directeur de l'Institut d'histoire contemporaine, précise:

"Avant la fin de 1968, l'occupation a fait 94 ou 95 morts, plus de 300 blessés graves et plusieurs centaines de blessés légers. Il faut y ajouter tous ceux qui ont été blessés ou qui ont perdu leur vie suite aux comportements criminels des soldats de l'armée soviétique en Tchécoslovaquie."